Par un jugement en date du 4 février 2021, le Tribunal de commerce de Nanterre a prononcé l’ouverture d’une procédure de sauvegarde au bénéfice de la société Vallourec. C’est dans ce cadre que cette dernière entend mettre en œuvre l’accord de principe trouvé avec ses principaux créanciers.
Faisant partie des leaders sur ses marchés, Vallourec fournit des solutions tubulaires de référence pour les secteurs de l’énergie et pour d’autres applications parmi les plus exigeantes : des puits de pétrole et de gaz en conditions extrêmes aux centrales électriques de dernière génération, en passant par des projets architecturaux audacieux et des équipements mécaniques ultra-performants. Implanté dans une vingtaine de pays, le groupe rassemble près de 17 000 collaborateurs et est coté sur NYSE Euronext.
Le 3 février dernier, avant de se placer sous la protection du Tribunal de commerce de Nanterre, Vallourec a franchi une étape cruciale dans sa restructuration financière grâce à un accord de principe avec ses principaux créanciers. Cet accord de principe a été conclu avec un groupe de prêteurs représentant, ensemble, 65,1% du montant total de la dette financière de la société et a été approuvé à l’unanimité par les membres du conseil de surveillance de la société. En outre, Bpifrance Participations et Nippon Steel Corporation, actionnaires de référence de la société, ont confirmé leur soutien à cet accord de principe. Notons que cet accord de principe a été trouvé dans un cadre amiable. En effet, dès le 1er septembre 2020, Vallourec annonçait son intention d’entamer des discussions en vue d’une restructuration financière et de solliciter les accords nécessaires auprès des groupes de créanciers concernés.
L’ouverture de cette procédure de sauvegarde, assortie d’une période d’observation de six mois maximum, a notamment pour objectif de permettre la mise en œuvre de l’accord de principe trouvé par Vallourec avec ses principaux créanciers. À ce titre, FHB (Hélène Bourbouloux) a été nommée en qualité d’administrateur judiciaire et BTSG (Marc Sénéchal) en qualité de mandataire judiciaire. La mise en œuvre de cet accord nécessitera en particulier l’accord à la majorité des deux tiers de chacun des comités des créanciers (prêteurs au titre des RCF d’une part et porteurs d’Obligations d’autre part), ainsi que l’approbation de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires, avant de pouvoir être soumis à l’appréciation du Tribunal.
Le but de cet accord, pour Vallourec, est parvenir à une structure financière rééquilibrée, en réduisant son endettement et en sécurisant les liquidités nécessaires pour lui permettre de déployer son plan stratégique. Cette procédure est limitée à la seule société mère du groupe et ne concerne donc pas l’activité opérationnelle du groupe. Cet accord prévoit notamment un désendettement majeur de Vallourec, représentant environ 1.800 millions d’euros, soit plus de la moitié du montant en principal de sa dette, notamment grâce à une augmentation de capital de 300 millions d’euros ouverte aux actionnaires de Vallourec et à un abandon de créances consenti par les banques commerciales (BNP Paribas, Natixis et BFCM) de 169 millions d’euros. L’accord de principe prévoit également le refinancement de la dette résiduelle et la sécurisation de liquidités significatives et de financements opérationnels (prêt garanti par l’État pour un montant de 262 millions d’euros consenti par les banques commerciales et octroie de lignes de caution de 178 millions d’euros par les banques commerciales sur un horizon de 5 ans). Enfin, l’accord de principe comporte des mesures sur les intérêts. À titre d’exemple, les intérêts courus au titre des RCF et des obligations jusqu’au 1er février 2021 seront payés en numéraire à la date de réalisation des opérations envisagées par l’accord de principe.
En outre, les banques commerciales Apollo, avec une participation qui représenterait entre 23,2% et 29,3% du capital, et SVPGlobal, avec une participation qui représenterait entre 9,7% et 12,3 % du capital (dans chaque cas, avant exercice des bons de souscription d’actions), deviendraient les deux actionnaires les plus significatifs de la société. À cet égard, Edouard Guinotte, président du directoire de Vallourec a déclaré que « la mise en œuvre de ce plan, visée à la fin du premier semestre, après l’obtention des approbations nécessaires, se traduira par l’entrée de deux nouveaux actionnaires de référence, Apollo et SVPGlobal. Ils apporteront leur connaissance approfondie de nos marchés, leur expertise, et leur investissement traduit leur confiance dans la stratégie déployée par le Groupe, dont je les remercie ».
Concernant la reprise de la cotation, elle demeurait suspendue dans l’attente de la décision du Tribunal de commerce de Nanterre concernant l’ouverture de la procédure de sauvegarde. Toutefois, le tribunal ayant ouvert cette procédure au bénéfice de Vallourec le 4 février dernier, la société a demandé à Euronext Paris la reprise de la cotation des actions Vallourec, des obligations 2024 et des OCEANE 2022 à compter de l’ouverture des marchés le vendredi 5 février dernier. Dans la même optique, Vallourec a également demandé à la Bourse du Luxembourg la reprise de la cotation des obligations senior 2022 et des obligations senior à échéance 2023.
Par Caroline de Bonville