Dans un contexte d’assistance inédite depuis mars 2020 (effondrement des défaillances d’entreprises), la fin du 1er semestre 2021 laisse présager d’une inversion du mouvement avec +52% d’ouvertures de procédures de prévention par rapport à l’année passée (observatoire économique/CNAJMJ). Comment dès lors éviter l’amoncellement des faillites ? Entre dispositifs gouvernementaux et solutions déjà existantes, tribune d’André LE TULZO, responsable du restructuring chez Factofrance.
Objectif : soutenir l’économie
Les spécialistes des chroniques financières sont tous aux aguets de la prochaine orientation que prendra notre économie et en particulier du futur pour nos entreprises. Il est vrai que tout s’écrit, tout se lit et chacun semble avoir une opinion tranchée selon laquelle demain sera pour nombres d’entreprises un cauchemar ou pour d’autres une continuation de la vie d’incertitudes propres aux entreprises mais sans inquiétude particulière. La communication de BERCY sur le sujet est baignée d’optimisme mais également forte de la de mise en place de mesures et plans variés, lesquels ont quand même eu pour effet de soutenir un système qui aurait pu s’écrouler. Mais Bruno LE MAIRE vient d’annoncer la fin du « quoiqu’il en coûte » puisque les perspectives de croissance ( +6%) sont fortes pour 2021. Est-ce que pour autant la tempête est derrière nous ?
Les effets indésirables
Pour certains la dette s’est fortement accrue, les fonds propres ont été érodés par les mauvais résultats de 2020 et l’accès à d’autres concours se révèle difficile. Nous savons qu’en 2020 les profits des entreprises étaient en berne de quelques milliards d’euros après un excédent régulier d’environ 60 milliards chaque année depuis le début des années 20001. Par ailleurs nous ne sommes pas sans savoir ce fait structurel qui caractérise bon nombre de nos entreprises : la faiblesse des fonds propres ; et que leur endettement en 2020 a bondi (+10%) alors qu’elles étaient déjà les plus endettées de la zone euros. Pour ces raisons, il est logique de prévoir que mécaniquement leur accès au crédit sera plus difficile et c’est un doux euphémisme pour certaines d’entre elles. Quelles solutions s’offrent à elles ?
L’affacturage une solution éprouvée
Premier type de concours court terme utilisé par les entreprises, l’affacturage a fait ses preuves au fil des années et continue de séduire de plus en plus (~35 000 entreprises). Mais pourquoi cette solution rencontre autant de preneurs ? De par la rapidité de sa mise en œuvre et le côté vertueux de ses services associés au financement (relance et garantie contre l’insolvabilité du poste clients), elle permet à l’entreprise d’accéder à un financement immédiatement. En outre, dans un contexte incertain, il semble opportun de disposer d’une réserve mobilisable rapidement et sans formalisme, ce qui pourrait aider à verrouiller notamment l’acquisition d’approvisionnements que réclame la forte relance de l’activité. Conçu pour toutes les météos qu’une entreprise traverse au cours de son existence, l’affacturage pourrait apparaitre aujourd’hui comme une des solutions à la reprise.
Par André Le Tulzo
[1] Jean PEYRELAVADE, les Echos, 9 Juin 2021