Après La Halle, Camaïeu et Naf Naf, c’est au tour de l’enseigne Tati, tout aussi lourdement impactée par la crise du Covid 19, de se restructurer. L’enseigne projette de céder 18 de ses magasins à la société de destockage KLO et de fermer son magasin historique de Barbès.
Créée en 1948 par Jules Ouaki, l’enseigne Tati lance le premier magasin de textile à bas prix et bazar dans le quartier Barbès à Paris, qui sera l’unique magasin de l’enseigne jusqu’en 1978. Son fondateur décède en 1983 et lègue l’entreprise à sa famille. En 2004, Tati change de propriétaire en étant racheté en redressement judiciaire par l’enseigne Ventura, filiale à 50% du groupe Eram. En 2017, le groupe Eram met en vente Tati à nouveau en redressement judiciaire. Après une première cession à l’enseigne Ventura, filiale du groupe Eram, Tati est repris par Gifi en 2017.
En dépit des 150 millions d’euros investis par Gifi pour redynamiser l’enseigne, Tati n’est pas parvenue a faire revenir sa clientèle. Frappée de plein fouet par la crise sanitaire et la fermeture de l’ensemble de ses boutiques, l’enseigne de textile discount a été contrainte d’envisager une profonde restructuration.
Tati s’est ainsi rapproché de l’enseigne de déstockage KLO, créée par 6 anciens managers de Tati, en vue de la cession de 18 de ses magasins et du transfert de l’ensemble des employés représentant près d’une centaine de salariés.
Concernant les cinq derniers magasins exclus du périmètre de reprise de KLO, seul celui d’d’Agde serait repris avec ses 4 collaborateurs par l’enseigne du Sud de la France Chauss 34. Les 4 autres magasins de Paris-Barbès, Sarlat, Bruay-la-Buissière et Trélissac, employant 43 salariés, doivent envisager la fermeture.
« Tati n’a pas vu le retour de ses clients vers son centre historique de Barbès. Le magasin de Barbès a été doublement impacté par les grèves de décembre dernier et la crise sanitaire. Il a accusé une baisse de -60% de ses ventes entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020 par rapport à la même période l’année précédente. » explique Thierry Boukhari, directeur général délégué de Tati.
L’enseigne se voit ainsi contrainte d’envisager la fermeture définitive de son magasin historique de Barbès et le licenciement des 34 salariés qui n’auraient pas pu trouver de solution de reclassement. Les deux magasins Tati Mariage et Tati déstockage employant 11 salariés seraient, quant à eux, maintenu en activité.
VP Strat (Véronique Pernin) a géré la communication sur la reprise auprès des liquidateurs et du repreneur.
Le cabinet Voltaire (David Guillouet) a conseillé la société Tati sur les aspects liés au droit social.
Par Pauline Vigneron