Afin de faire face aux difficultés majeures liées à la crise sanitaire et aux six mois cumulés, à ce jour, de fermeture administrative, la société Flunch sollicite l’ouverture d’une procédure de sauvegarde afin de se placer sous la protection du Tribunal de commerce. Ce vendredi 29 janvier, le Tribunal de commerce de Lille examinera cette demande.
Créée en 1971, l’enseigne Flunch revendique être aujourd’hui la première chaîne française de restauration en libre-service. Flunch compte actuellement 227 restaurants dont 66 en franchise et près de 5000 collaborateurs. Avant la Covid-19, Flunch servait plus de 55 millions de clients chaque année.
Après une baisse du chiffre d’affaires de près de 212 millions d’euros (-57%) en 2020 par rapport à 2019 du fait de la Covid-19 et des confinements successifs, l’enseigne Flunch se voit contrainte de déployer un plan d’urgence dont la première phase consiste à demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde afin de faire face à des difficultés qu’elle ne peut surmonter seule. Cette solution devrait permettre à l’entreprise de « souffler » en termes de trésorerie en attendant la reprise de l’activité commerciale dont la date reste toujours incertaine mais également de poursuivre son plan de transformation « Cap à 5 ans » déjà engagé. Ce plan vise notamment à régénérer la marque de restauration française autour d’un positionnement adapté aux nouveaux modes et lieux de consommation. Cette nouvelle approche a commencé à être testée sur le restaurant de Noyelles-Godault. À ce titre, Thierry Bart, directeur général de Flunch, précise que « nous devons adapter le réseau et redéployer la marque au plus près des consommateurs et de leurs nouvelles attentes. Nous avons hâte de voir nos restaurants rouvrir et de retrouver nos clients et nos équipes pour les accompagner dans ce renouveau de Flunch ».
Flunch envisage également un projet de redimensionnement de son réseau sur l’année 2021 dans le cadre duquel une soixantaine d’établissements devraient être cédés. Ces établissements seront proposés en priorité aux collaborateurs et aux franchisés actuels ou encore à des repreneurs extérieurs du secteur de la restauration. Au total, un maximum de 1300 postes devrait être concerné par ce projet avec la possibilité d’ouvrir un PSE, après consultation des représentants du personnel. À cet égard, Thierry Bart explique que « la crise sanitaire nous oblige à prendre des mesures fortes plus vite que prévu ». Quant à lui, Grégory Dubois, délégué syndical central CFDT déclare qu’il ne s’attendait pas à « un plan d’une telle ampleur. Soixante restaurants, c’est quand même énorme ». Cependant, Flunch insiste sur le fait que la priorité sera donnée à l’emploi en particulier grâce à des mesures de reclassement et de mobilité interne.
Par Caroline de Bonville