C’est sous le règne de l’impératrice Eugénie que naît le concept de haute couture et du grand couturier. Jusqu’alors, les couturiers étaient des personnes modestes, souvent des femmes.
Toutes les dames de la bonne société s’arrachaient jusque dans les années 50 les robes conçues par Jeanne Paquin, l’une des plus grandes couturières françaises. Disposant d’un siège social à Londres, d’une boutique à New York et de succursales à Buenos Aires, Madrid et bien sûr à Paris où tout a commencé, la Maison Paquin a connu une notoriété mondiale. Avant-guerre, cette marque avait le prestige d’un Dior ou Chanel aujourd’hui.
Femme de son temps, qui avait compris avant les autres les codes de la promotion et savait s’entourer de mannequins lors de ses sorties à l’Opéra, elle a été immortalisée par la chanson de Léo Lelièvre, La Biaiseuse en 1912 : « Je suis biaiseuse chez Paquin… », par Jean Béraud dans son œuvre Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix et par Isaac Israëls dans son œuvre « Couturière de la maison Paquin ».
Femme active, Jeanne Paquin avait conçu des costumes pour femme qui permettaient une meilleure aisance, plus d’agilité et d’activité.
Le succès de son style exubérant, exotique a été reconnu en 1913 quand elle devient la première femme concepteur à être décorée de la Légion d’Honneur.
Présidente de la Chambre syndicale de la couture de 1917 à 1919, Jeanne Paquin se retire de la maison Paquin en 1920 en laissant son administration à Henri Joire, et en confiant la direction artistique à Madeleine Wallis.
Lancée à la fin du XIXème siècle, la maison a fermé ses portes en 1956 suite à d’importantes difficultés financières.
Une marque forte, fondée par une femme de son temps, présente à l’internationale, mais attachée historiquement à la ville de Paris, capitale mondiale de la mode. Voilà autant de raisons de s’intéresser à cette ancienne maison et pourquoi pas de la faire renaître …
Par Cyprien de Girval