Sur le Plateau du Haut Lignon, en Haute-Loire (43), la menuiserie FIMA est un souvenir douloureux pour les habitants de la région. Cette entreprise, spécialisée dans la menuiserie industrielle bois, alu et PVC a été placée en liquidation judiciaire en 2012. Trois personnes, dont un ancien de l’entreprise, ont racheté les actifs pour relancer l’activité en créant Les Menuiserues du Haut-Lignon et lui assurent aujourd’hui un avenir prometteur. Retour sur la renaissance de cette menuiserie, à l’époque premier employeur du Plateau.
FIMA, c’était avant tout 40 ans d’histoire où plus d’une centaine de salariés ont été au service de leur entreprise de production de portes et fenêtres avec pour maître mot la qualité. FIMA assurait toute la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation, en passant par la logistique.
En 2012, la holding industrielle du Nord, Madinvest, qui détient FIMA est en difficulté et se trouve placée en procédure de sauvegarde. Rachetée en 2006 par le groupe, Fima sera placée en redressement judiciaire, comme 9 autres filiales du groupe. Le marché de la menuiserie se porte mal en raison de la baisse de consommation des ménages, principaux consommateurs des produits du groupe dans le cadre de la réalisation de leurs travaux de rénovation et le secteur observe une hausse de 15% des procédures collectives (source Altares).
Après un espoir de reprise de l’entreprise qui tombera à l’eau quelques heures avant l’audience au Tribunal de commerce de Douai, l’entreprise Fima est liquidée, entraînant le licenciement de l’ensemble des 111 salariés de l’entreprise.
Entourés de la communauté de commune et notamment de Laurent Wauquiez qui a servi d’intermédiaire auprès des banques et du Ministère du Redressement Productif, l’ancien directeur général adjoint de l’entreprise, Laurent Suet ; un ancien industriel de la menuiserie également élu municipal de Tence, Vincent Tardy et un troisième investisseur, vont tenter de faire revivre le site PVC de Fima qu’ils ont toujours considéré comme rentable. Ils créent une nouvelle société sur le site qui a fermé et investissent la somme de 210 000 euros.
Ils rachètent les machines, les stocks de matières premières du site PVC et le nom commercial FIMA pour créer « Les Menuiseries du Haut-Lignon ». En 2012, ils relancent l’aventure à 4-5 salariés.
Pour relancer l’activité et assurer des perspectives de croissance à l’entreprise, la direction a misé sur une politique d’investissement pour la modernisation de l’outil de production pour pouvoir notamment augmenter ses capacités de production en alu. En effet, l’entreprise a repris l’activité alu en 2014 pour la développer, se séparant de l’activité bois dont elle n’assure aujourd’hui que la commercialisation à hauteur de 3-4% de ses ventes.
Il a fallu retourner voir les clients non livrés du fait de la fermeture de l’entreprise pour tenter de les récupérer. Pour Laurent Suet, dirigeant de l’entreprise, cette reprise, c’est aussi l’engagement de toute une équipe, fidèle et soudée.
La communauté de communes du Haut-Lignon a également joué un rôle de garant en reprenant le crédit-bail du bâtiment de 6 000m2 pour 400 000 euros à la date à partir de laquelle elle a pu toucher un loyer de la part des « Menuiseries du Haut-Lignon ».
Aujourd’hui, Les Menuiseries du Haut Lignon rassemblent 26 salariés et quelques intérimaires embauchés selon les besoins pour faire tourner l’entreprise et réalise un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros dont 15% dans l’alu.
Par Bastien de Breuvand