Fondé en 1838 à Londres par John Linklater et Julius Dod et présent dans 21 pays à travers le monde, le cabinet d’avocats Linklaters, membre du mythique club du Magic Circle, est le symbole du rayonnement de l’excellence britannique. Présente dans la capitale française depuis plus de 45 ans, solidement implantée avec 170 avocats dont 32 associés, la firme internationale s’est forgée une réputation d’excellence dans toutes les disciplines du droit des affaires. Le bureau parisien s’est doté d’une équipe restructuring de haut vol, animée depuis plus de 15 ans par Aymar de Mauléon, avec dorénavant Carole Nerguararian. Ayant fait sien le légendaire flegme britannique, l’équipe, qui s’est imposée par son travail, sa technique et son expérience sans effet de manche s’est récemment illustrée dans plusieurs dossiers de place, tant côté prêteurs que débiteurs ou repreneurs. Enquête sur une équipe efficace qui a attiré nos projecteurs.
Après avoir débuté chez Lefebvre Pelletier, Aymar de Mauléon a rapidement rejoint Gabriel Sonier aux côtés de qui il va travailler pendant 18 ans et « développer une vision transversale » de la matière. C’est en 2006 qu’il va céder aux sirènes des grands cabinets internationaux et intégrer Linklaters. Participant dès lors au mouvement d’intégration d’équipes restructuring au sein « des cabinets anglo-saxons qui ont anticipé la crise de 2008 », il estime que les dossiers « sont aujourd’hui devenus plus complexes et nécessitent de pouvoir intervenir avec des équipes pointues en bancaire, M&A, capital market, social et concurrence ». De son côté, Carole Nerguararian, qui a découvert les procédures collectives chez Salans (devenu Dentons), poursuivra chez Dewey & LeBoeuf LLP une première collaboration en contentieux commercial et procédures collectives avant de rejoindre Linklaters et l’équipe d’Aymar de Mauléon début 2009.
Ils travaillent ensemble depuis plus de 12 ans. Paul-Henri Cécillon, manager de crise et Président de Phinancia qui les côtoie régulièrement, confirme que le duo fonctionne parfaitement : « gros travailleurs, très techniques, ils se connaissent très bien et se complètent parfaitement ».
Le manager de crise loue « l’aura naturelle » d’Aymar de Mauléon, sa capacité « à faire passer des messages » et « l’aisance à l’international de Carole Nerguararian ». On sent « qu’ils savent où ils vont, qu’ils maitrisent les risques et qu’ils sont à l’aise dans toutes les phases de la restructuration, de l’amiable jusqu’à la cession judiciaire ». Si Aymar de Mauléon se fait remarquer pour « sa vision stratégique des dossiers, son expérience et son charisme », Carole Nerguararian se montre « dynamique, tenace et talentueuse » pour Jonathan El Baze, administrateur judiciaire et co-fondateur de SOLVE. Ensemble, ils ont créé un style « efficace, humain et constructif, toujours dans la recherche d’une solution, dans l’intérêt de leur client » pour l’administrateur judiciaire. Les associés peuvent compter sur l’implication de leurs quatre collaborateurs dédiés, Etienne Lupuyo, Victoire Gabai, Cyprien Laforêt et Raphaëlle Lauro.
Présente en « mid et large cap, impliquée avec les autres associés des différentes pratiques du cabinet et les autres bureaux avec lesquels ils s’irriguent mutuellement, l’équipe est capable de travailler pour des fonds, des créanciers et des corporates, jouant collectif et disposant d’une large expérience » fait remarquer Hélène Bourbouloux, administrateur judiciaire chez FHB. « Alors que Linklaters est plutôt associé à l’image d’un cabinet de prêteurs, l’équipe intervient en réalité tant aux côtés des banques, fonds et obligataires, que des débiteurs, actionnaires et repreneurs, sur des dossiers financiers et industriels, y compris dans leur dimension contentieuse » confirme Carole Nerguararian. Preuve en est les principaux dossiers (non confidentiels) sur lesquels l’équipe est intervenue récemment aussi bien côté débiteur (CGG, Lecta, NewLook), actionnaire ou sponsor (Steinhoff, NextStage, PAI, Goldman Sachs, Carlyle), banques (conseil de pools dans Europcar, du groupe BPCE, de Deutsche Bank), obligataires (Rallye, Vallourec, Jaccar, Alès, Toy’s’R’Us), fonds prêteurs (KKR pour Famar ou Comexposium, Tor et Sammasan pour Baccarat) ou repreneurs (dossiers Arjowiggin, Ascoval, JJW).
L’équipe a fait la démonstration qu’elle était protéiforme, « parfaitement intégrée dans le paysage du restructuring français » poursuit Hélène Bourbouloux, et légitime sur les restructurations internationales complexes, tant en amiable que judiciaire, comme ce fut le cas dans CGG où l’équipe parisienne a coordonné les procédures de sauvegarde en France et de Chapter 11 et Chapter 15 aux Etats-Unis, ou Lecta où la restructuration financière a été mise en œuvre dans le cadre d’un scheme of arrangement anglais et d’une homologacion espagnole, outre une restructuration industrielle amiable en France.
Les deux associés ont en commun de ne pas être « dans le show off » et « se distinguent par leur élégance » pour Béatrice Place Faget, Directrice Juridique Groupe de Bureau Veritas et ex-directrice juridique de CGG. « Ils sont en contrôle dans les situations les plus tendues, savent vous défendre sans jamais manquer de respect à la partie d’en face, restent à vos côtés 24h/24 et veillent à vous préserver », se souvient Béatrice Place Faget.
Après avoir connu plusieurs années intenses, et alors que la campagne présidentielle commence déjà, Aymar de Mauléon ne s’attend pas à une vague mais à une remontée progressive des dossiers de restructuration, avec « l’inévitable restructuration des PGE à venir » et la transposition de la directive qui pourrait « impacter fortement les restructurations en favorisant les changements de contrôle ». L’équipe, qui a l’expérience des précédentes crises, est prête à affronter ce nouvel épisode singulier.
Par Cyprien de Girval