Jeudi 18 octobre, le pionnier du financement participatif Unilend, fondé en 2013 et spécialisé dans le financement des TPE et PME, a annoncé son placement en liquidation judiciaire. Une situation quelque peu attendue des observateurs du marché, puisque Unilend accuse une chute de 50% des montants prêtés aux entreprises entre 2017 (7 millions d’euros) et 2018 (3,5 millions d’euros).
Selon le Figaro, le fondateur d’Unilend, Nicolas Lesur, assure que les plateformes de crowdlending (financement participatif par le prêt) souffrent de la concurrence avec les banques depuis la chute des taux d’intérêt de la BCE en 2015. Aujourd’hui, les PME parviennent à se faire financer par les banques avec des taux de crédit de 2% contre 6% à 8% sur Unilend, ce qui n’était pas le cas en 2013 où elles avaient davantage de difficultés à trouver des financements bancaires.
La cessation de l’activité d’Unilend fait passer la plateforme en plan de gestion extinctive, c’est-à-dire que les prêts en cours seront repris par la Société financière du porte-monnaie électronique interbancaire (SFPMEI) qui gèrera la continuité des remboursements de ces prêts jusqu’à leur terme, de quoi rassurer les clients prêteurs d’Unilend.
Si la chute d’Unilend amène nécessairement à s’interroger sur le positionnement des acteurs du crowdfunding français, elle ne remet pas en cause l’existence de ce type de financement alternatif qui offre de nouvelles solutions de financement et de soutien à l’économie, comme en témoigne le succès observé des plateformes telles qu’Ulule (financement par le don avec ou sans contrepartie) ou Lendix (financement par le prêt).
Par Bastien de Breuvand