Fondé à Bristol sous le règne de George II, Osborne Clarke est sans doute l’un des plus vieux cabinet d’avocats du monde. Présent en Europe et bien sûr au Royaume-Uni, mais aussi aux Etats-Unis et en Asie, le cabinet a vissé sa plaque à Paris il y a exactement dix ans. Pouvant compter sur plus de 70 avocats dans la capitale française couvrant toutes les disciplines du droit des affaires, Osborne Clarke a recruté Nassim Ghalimi en janvier 2021 pour y développer une pratique dédiée aux restructurations d’entreprises. Également composée par Paul Lafuste, counsel et Mathilde Rousseau, collaboratrice senior, ainsi que par Mehdi Abdelouahab et Pierre Gille, l’équipe, qui s’est récemment illustrée dans d’importantes restructurations en large cap, reste très active en small et midcap. Souvent loin des projecteurs, unanimement loués pour leur technicité et leur sens aigu des relations humaines, les avocats chérissent leur liberté et cultivent l’âme d’une profession ancestrale et malgré tout bien ancrée dans son époque.
Rendez-vous fut donné chez Osborne Clarke. Nassim Ghalimi nous reçoit comme à son habitude, avec humilité et délicatesse. Il est en train de conclure une importante restructuration amiable et prend conscience qu’il est à une nouvelle étape de sa carrière. Partant d’une pratique réputée, unanimement reconnue pour sa technicité, l’avocat se sait de plus en plus visible sur d’importants dossiers et a structuré une équipe pour y répondre.
Après des études de droit à Nantes, puis à Paris, Nassim Ghalimi commence un parcours doctoral qu’il a vite abandonné pour devenir avocat, son rêve depuis qu’il a 14 ans. Il intègre alors comme stagiaire le cabinet de Gabriel Sonier en 2004, l’un des pionniers du marché. A l’époque, le cabinet fait figure de tête de proue à Paris. Le futur avocat y côtoie Aymar de Mauléon, Bertrand Chauchat, Cécile Dupoux, Audrey Molina, ou encore Dimitri Sonier. S’engageant pour six mois de stage, il rentre dans le bain des restructurations et y passe la première partie de sa carrière, d’abord comme collaborateur, puis en qualité d’associé en 2010. Il s’associera ensuite au sein du cabinet Veil Jourde en 2011, pour y développer la pratique de droit des entreprises en difficulté. C’est alors qu’il recrute Paul Lafuste, puis deux ans après Mathilde Rousseau, et que l’avocat prend véritablement son envol. Immédiatement les dossiers arrivent. L’équipe intervient sur toutes tailles et typologies de dossiers. Ne craignant ni les trains à point d’heure, ni les hôtels de campagne, les avocats sillonnent les juridictions et, petit à petit, se forgent une réputation. Le travail se veut techniquement et humainement irréprochable et l’investissement total, quelle que soit la taille du dossier.
Une équipe unanimement reconnue pour sa technicité
Longtemps proche des milieux académiques, Nassim Ghalimi, qui fut maitre de conférences à Sciences Po Paris, intervenant à l’EFB et à HEC, insiste : « je suis avocat et ne suis qu’avocat. Mes réflexions juridiques, je les garde pour mes clients ». Ce qui ne l’empêche pas de s’investir au sein du master ALED de l’Université de la Sorbonne aux côtés du professeur François-Xavier Lucas, ni d’écrire, en 2014 un article remarqué : l’avocat se risqua à inviter les praticiens à adopter une nouvelle lecture de la loi, permettant de proposer un traitement différencié des créanciers dans les plans de sauvegarde et de redressement. A l’époque, l’article fit grand bruit. « Très convaincant et largement diffusé », salue Hélène Bourbouloux, administrateur judiciaire associée chez FHB. « Il a su en son temps faire bouger les lignes d’une pratique ancienne au tribunal de commerce de Paris et faire ressortir la possibilité des abandons de créance tacitement acceptés. Il a obtenu le changement de dogmes historiques espérés par les praticiens » poursuit l’administrateur judiciaire.
Sachant faire preuve de « calme, de disponibilité, de réactivité et de résilience », poursuit l’associée d’FHB, Nassim Ghalimi et son équipe développent une pratique qui se caractérise par « une forte technicité et une capacité à accompagner leurs clients y compris dans les procédures judiciaires de sauvegarde ou redressement », pour Hélène Bourbouloux. « C’est l’un des avocats les plus techniques dans les procédures judiciaires de sauvegarde ou de redressement » abonde Jonathan El Baze, administrateur judiciaire associé chez Solve « il s’en sert de manière constructive, mais aussi quand cela s’avère nécessaire comme une arme de dissuasion ».
Point important pour Nassim Ghalimi, qui revendique cultiver « une approche technique et rigoureuse » de sa pratique, « préalable indispensable à la créativité ».
Accompagné depuis de longues années par Paul Lafuste, un « business partner, actif dans la conduite opérationnelle des procédures, pragmatique, précis et convaincant en amiable comme en judiciaire » pour Paul-Henri Cécillon, président de Phinancia, et par Mathilde Rousseau qui témoigne d’un « très haut niveau de technicité, est fluide dans les échanges et sait traiter les sujets » pour Alexandre Bachelier, associé chez Arcole, Nassim Ghalimi anime une équipe « moteur et structurante dans leur démarche » poursuit l’associé du fonds de retournement, et « agit comme un chef d’orchestre au sein de son équipe » ajoute Paul-Henri Cécillon. Aux côtés du manager de crise Jacques Le Morvan, dans le cadre de la procédure collective d’Inteva, un groupe automobile d’environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’équipe doit faire face « à d’importants problèmes de fournisseurs qui ne voulaient plus nous livrer en raison de la procédure collective » ouverte par le Tribunal de commerce d’Orléans. Dans un climat extrêmement tendu, « nous n’avons jamais mis en panne un seul client. Ils ont été présents à chaque étape, affutés dans leur préconisation et en maitrise totale des sujets » indique le chef d’entreprise.
Une approche humaine des restructurations
Mais si la technique est indispensable, elle n’est pas suffisante. Il faut développer une approche « humaine et empathique » pour faire avancer les dossiers. Et en l’espèce, Nassim Ghalimi « met beaucoup de prix à établir une relation de confiance avec les interlocuteurs d’un dossier. C’est très important. Le métier d’avocat ne s’exerce pas dans un bureau tout seul. Et c’est tout sauf du copinage, c’est même l’inverse, car le copinage s’accommode de l’absence de confiance » ajoute l’avocat.
Cultivant une approche « constructive avec l’ensemble des parties prenantes, sans jamais oublier l’intérêt de son client », indique Ludivine Sapin, associée chez AJ Partenaires, il agit comme un « stratège » pour Paul-Henri Cécillon. Il « acquiert une connaissance intime de ses dossiers et apporte le petit plus qui nous permet d’avancer dans l’élaboration d’un retournement juridiquement solide et tenant compte de l’ensemble des parties impliquées » poursuit le manager de crise. « Extrêmement courtois », il fait preuve d’empathie et « évite les mauvais pas et tensions inutiles dans le traitement de dossiers qui n’en manquent pas » appuie Jacques Le Morvan.
Avocat du conseil de surveillance d’Europcar dans le cadre de sa restructuration financière, « un dossier passionnant de par sa taille et la singularité de la représentation d’un conseil de surveillance », également à la manœuvre côté débiteur dans une très importante restructuration amiable, tout en gérant la conciliation d’une galerie d’art, l’équipe se veut active et disponible en small et midcap, tout en pouvant intervenir sur de grosses restructurations. « Je tiens à cette polyvalence. Les dossiers les plus gros et les plus visibles ne sont pas les seuls à présenter un intérêt certain. Des dossiers plus modestes peuvent eux aussi poser de magnifiques questions et supposer une forte créativité pour répondre à la problématique du client. Osborne Clarke m’offre, notamment, la possibilité de prendre tous les dossiers qui m’intéressent, dès lors qu’ils rentrent dans mon champ de compétence ».
Présente surtout côté débiteurs et côté repreneurs, mais également côté créanciers auprès de fonds d’investissements ou de dettes, l’équipe est par ailleurs réputée pour sa pratique contentieuse et notamment la défense des dirigeants dans le cadre d’actions en responsabilité. Très active à Paris comme en région, reconnue pour la dimension humaine de son approche, la pratique conduite par Nassim Ghalimi s’impose par sa technicité. Pleinement impliqués dans leur métier, au sein d’une équipe fidèle, les avocats s’engagent pour leurs clients, avec humilité dans le combat, finesse dans les relations humaines et un haut niveau de technicité.
Par Cyprien de Girval