En redressement judiciaire depuis le 29 avril 2020, le Tribunal de commerce de Monpellier a renvoyé au 18 juin prochain l’audience d’examen des deux offres de reprise de la société Orchestra Prémaman déposées entre les mains des administrateurs judiciaires. La bataille entre Philipe Mestre, président et actionnaire majoritaire d’Orchestra et le saoudien Al Othaim se prolonge…
Créé en 1995 à Saint-Aunès (Hérault) par Chantal et Pierre Mestre, la société Orchestra Prémaman est spécialisée dans le commerce de vêtements pour enfants et d’articles de puériculture. La société emploie 1.540 salariés et a généré au cours de l’exercice clos le 29 février 2020, un chiffre d’affaires de 563,5 millions d’euros, soit 1,3% de moins qu’au cours de l’exercice précédent.
Afin de protéger son activité mise à mal par la fermeture de ses magasins en raison de l’épidémie de Covid-19, la société Orchestra-Prémaman a sollicité la conversion de la procédure de sauvegarde ouverte à son profit en redressement judiciaire. Le Tribunal de commerce de Montpellier a fait droit cette demande par jugement du 29 avril et a désigné les études FHB (Hélène Bourbouloux et Jean-François Blanc) et Thevenot Partners (Aurélia Perdereau) en qualité d’administrateurs judiciaires et Vincent Aussel et l’étude BTSG2 (Marc Senechal) en qualité de mandataires judiciaires.
Au 14 mai 2020, date limite de dépôt des offres, deux candidats se sont manifestés auprès des administrateurs judiciaires : la société NewOrch ayant pour actionnaire de référence le président fondateur de la société Orchestra Prémaman, Pierre Mestre, conseillé par le cabinet Gibson Dunn (Jean Pierre Farges) et la société Othaim Investment Company, filiale du groupe saoudien Al-Othaim détenant une participation minoritaire (4%) au capital d’Orchestra-Prémaman, conseillée par le cabinet Darrois Villey Maillot Brochier (François Kopf).
L’offre de reprise formulée par la société NewOrch suppose pour être recevable d’obtenir une dérogation du Tribunal de commerce sur le fondement de l’article L. 642-3 du Code du commerce. En application des dispositions de l’ordonnance du 20 mai 2020 assouplissant les conditions de reprise d’une entreprise par son dirigeant, la société Orchestra Prémaman a saisi le Tribunal d’une requête aux fins de voir autoriser son dirigeant actuel à présenter une offre.
Au soutien de cette requête, la société Orchestra Prémaman conseillée par les cabinets Weil Gotshal (Jean-Dominique Daudier de Cassini et Eugénie Amri) et Dabiens – Kalczinski (Frédéric Dabiens), a rappelé que, n’ayant pas disposé du temps suffisant pour lever les clauses suspensives conditionnant son projet de plan de continuation, elle avait été contrainte de renoncer à présenter ce plan.
Le Tribunal de commerce de Montpellier, estimant qu’en l’état les offres présentées étaient insuffisantes compte tenu des enjeux et de la nature des actifs cédés, a enjoint les deux candidats à présenter des offres améliorées présentant les garanties financières suffisantes pour financer le prix d’acquisition et le BFR futur. Il a par conséquent renvoyé l’audience d’examen de ces nouvelles offres au 18 juin 2020 où il statuera concomitamment sur la requête formulée par la société Orchestra Prémaman. Affaire à suivre…
Par Pauline Vigneron