Le Groupe Verywear, qui s’articule autour de deux canaux de distribution, retail et BtoB a dû faire face à de nombreuses difficultés financières, à la suite des crises depuis 2008, ayant touché l’ensemble du secteur d’activité, puis avec l’arrivée des manifestations sociales récentes et de la crise sanitaire. Une restructuration globale du groupe a alors été entamée, conduisant à un redécoupage du groupe.
Implanté dans le Nord de la France, le Groupe NFD, composé de 8 sociétés, évolue sur le marché du retail et a fait l’objet d’un fort développement depuis 2000, année de changement de management. Le Groupe opère dans la distribution textile sur deux marchés : la clientèle grand public (BtoC) et la clientèle professionnelle (BtoB).
Faisant face à une dette financière importante, une complexification du modèle et un marché difficile depuis 2007, le groupe s’est affaibli progressivement et structurellement. Malgré plusieurs mesures de prévention initiées devant le Président du Tribunal de commerce de Lille Métropole, le groupe a été contraint de se placer sous la protection du Tribunal. En effet, la crise du Covid-19 a entrainé une tension de trésorerie, rendue insurmontable par l’impossibilité d’obtenir un PGE.
Ainsi, par jugement du 2 juin 2020, le Tribunal de commerce de Lille Métropole a ouvert trois procédures de redressement judiciaire au bénéfice des sociétés du Groupe (NFD, Verywearn AsterMod, Sedev, SNLC, Cevimod et Julie Guerlande). Des procédures de liquidation judiciaire ont été ouvertes à l’encontre de la holding NFD et de la société Julie Guerlande. Enfin, les sociétés Verywear et Cevimod font l’objet de plans de cessions. Les études AJILINK, BMA et Me Jean-Jacques Bondroit ont été désignés ès qualités d’administrateurs judiciaires. L’étude MJS Partners et Perin Borkowwiak ont été désignées ès qualités de mandataires judiciaires du groupe.
L’actionnaire majoritaire du Groupe a présenté au Tribunal de Commerce de Lille un projet de restructuration globale afin d’assurer la pérennité du groupe, le maintien de l’emploi et son développement. Ce dernier a présenté une offre en plan de cession pour les sociétés Verywear et Cevimod, au travers de la société Newear, en application des dispositions de l’article 7 de l’ordonnance n° 2020-596 du 20 mai 2020 portant adaptation des règles relatives aux difficultés des entreprises et des exploitations agricoles aux conséquences de l’épidémie de covid-19. Conjointement, l’actionnaire a présenté des plans de redressement par voie de continuation pour les sociétés Sedev, Astermod et SNLC.
Marc Villefayot, associé de Hadengue Avocats qui accompagnait le groupe a souligné que” l’adoption conjointe des plans de redressement et de cession des sociétés était essentielle à la réussite du projet de restructuration et permise grâce aux dispositions de l’ordonnance n° 2020-596, démontrant ainsi l’efficacité et l’utilité de son article 7, s’il est utilisé avec le souci de préserver l’emploi et assurer la pérnité de l’entreprise”. Un nouveau « modèle » pourra alors être mis en place passant par la séparation des deux activités de retail et BtoB pour les pérenniser et les dynamiser. Cela permettra une évolution plus radicale et plus rapide des entreprises concernées, la transformation du modèle à horizon 3 ans pour intégrer les tendances fortes émergeantes du marché, et une mise en œuvre progressive dès 2021. D’ailleurs, ce projet de réorganisation consistant à séparer formellement les deux activités avait déjà été présentée aux banques en février dernier, sous l’égide du CIRI.
Par jugements du Tribunal de commerce de Lille Métropole du 16 décembre dernier, les plans de redressement des sociétés Cevimod, Astermod et SNLC ont été adoptés, les plans de cessions des sociétés Verywear et Cevimod arrêtés et, la liquidation de la société NFD a été prononcée. « Dans le schéma proposé, nous n’avions aucun licenciement lié aux procédures collectives. Nous avons obtenu l’adhésion de tous, y compris celle des IRP », souligne Clémence Legout, du cabinet Hadengue Avocats.
Le groupe était accompagné par ses administrateurs judiciaires, l’étude AJILINK (Vincent Labis), l’étude BMA (Laurent Miquel) et Jean-Jacques Bondroit, ainsi que par ses mandataires judiciaires l’étude MJS Partners (Nicolas Soinne) et l’étude Perin Borkowiak.
Le groupe était conseillé par le cabinet Hadengue Avocats (Marc Villefayot et Clémence Legout, aujourd’hui counsel au sein du cabinet LPA) et PwC Business Recovery Services (Pascal Gounon, Benjamin Chabanne et Meguy Planchon).
Enfin, le repreneur était conseillé par PwC Société d’avocats (Jean Paul Rispail).
Par Agathe Caquineau