Mayday a rencontré Julie Lavoir, Administratrice Judiciaire et fondatrice de l’étude ASCAGNE qui interviendra au Mayday Drink du 9 juillet 2018 sur la reprise d’une entreprise en difficulté.
Après avoir suivi une formation en hypokhâgne et khâgne, puis intégré HEC, elle a passé l’agrégation de lettres modernes et obtenu un DEA de lettres modernes consacré au mythe de la régence dans les romans libertins du 18ème siècle.
Avant de s’orienter vers la profession d’administrateur judiciaire, Julie Lavoir a effectué une année d’enseignement et une année de recherche en qualité d’étudiant chercheur au centre de recherches géostratégiques de Normal Sup. Au cours de cette année, elle a réalisé plusieurs missions d’études en territoire palestinien au moment de la seconde intifada.
« J’aime à la fois le travail de fond dans les documents et une présence concrète sur le terrain. J’aime la variété et les thèmes ou zones dites « à risque » ne me rebutent pas ».
Le changement d’orientation professionnelle vers les entreprises en difficulté s’est fait de façon naturelle nous raconte-t-elle. Pour Julie Lavoir la reprise d’une entreprise en difficulté est d’abord … « une belle aventure humaine et entrepreneuriale. On y trouve souvent des pépites inexploitées. C’est l’occasion d’aller au-delà des apparences et de chercher les richesses cachées sous les difficultés apparentes. »
Avec une quinzaine d’années d’expérience auprès des tribunaux de commerce, Julie Lavoir a eu l’occasion de s’impliquer sur de nombreux dossiers complexes.
Fondatrice de l’étude ASCAGNE créée en 2014, Julie Lavoir et ses 5 collaborateurs ont traité 240 dossiers auprès de 14 juridictions différentes. L’étude, implantée aujourd’hui à Paris et Versailles aboutit à 55% de taux de réussite en RJ et sauvegarde, 70% en prévention et 80% de préservation d’emplois !
Le nom ASCAGNE vient de l’Enéide dans laquelle la ville de Troie est enflammée et détruite. Fils d’Enée et de sa première épouse Créüse, Ascagne va fonder Rome. Il y a là les deux idées fondatrices du projet de Julie Lavoir : l’accompagnement et la seconde chance. Si Troie n’avait pas péri, il n’y aurait pas eu de raison de construire Rome. C’est le symbole de la destruction créatrice qu’ASCAGNE veut incarner.
Parmi les dossiers traités, Julie Lavoir a notamment été marquée par la cession des entreprises composant le groupe SF3I : « je suis parvenue à faire une joint-venture entre deux offres à l’origine isolées qui avaient deux logiques différentes : la première émanait d’un opérateur et s’intéressait aux activités de logistiques et la seconde émanait des filiales de reprise en distress des banques et s’intéressait aux actifs immobiliers. Mais il fallait articuler ces deux offres pour assurer la pérennité du site dans lequel l’activité était exercée. A la fin de l’histoire, tous les emplois ont été repris sans décote de la valeur des actifs. Fromage et dessert ! »
A notre question, quelle est la principale qualité des repreneurs rencontrés ? Julie Lavoir nous a répondu « Le sang-froid et la capacité à penser en dehors de la boite » !
Par Cyprien de Girval