Mayday a rencontré Arnaud Marion, Manager de crise emblématique et entrepreneur insatiable, qui interviendra au Mayday Drink du 9 juillet 2018 sur la reprise d’une entreprise en difficulté.
Après des études de lettres classiques, Arnaud Marion a intégré Sciences Po Paris dont il a été diplômé à 21 ans. C’est après avoir fait ses premières armes chez Arthur Andersen, qu’il crée à 24 ans sa première société. Il rejoint ensuite Edmond de Rothschild, puis crée Trans Consult International en 2001 et devient Manager de Crise.
« J’ai appris qu’on ne peut pas être otage et négociateur et qu’un chef d’entreprise peut être l’otage d’une situation »
« Mon Père était Général de Gendarmerie, j’ai grandi à Maisons-Alfort à côté des équipes du GIGN auprès de qui je me suis entraîné au tir et aux arts martiaux. J’ai appris de ces années qu’on ne peut pas être otage et négociateur et qu’un chef d’entreprise peut être l’otage d’une situation ».
Depuis, il travaille sur des dossiers soit complexes soit emblématiques : Pianos Pleyel, Couach, Voxan, la Salle Pleyel, Le Lido, Heuliez, Chantiers Baudet, Hersant Media (Nice Matin, La Provence), Neuhauser (Groupe Soufflet), Léon Grosse ou encore ZILLI dont il est devenu l’un des actionnaires après le plan de sauvegarde de 2017.
De 2012 à 2016, il redresse DOUX tombé en redressement judiciaire (l’un des plus importants en France), en devient PDG après avoir élaboré le plus grand plan de continuation jamais présenté. Puis, il devient en 2016 administrateur de Solocal Group, en charge de la restructuration de sa dette. Sa dernière mission connue, l’épineux dossier Smovengo et des Velib’ de Paris…
En 2014, il fonde à Londres le cabinet MARION & PARTNERS afin de développer son activité de restructuration en lien avec les family offices et investisseurs du monde entier basés à Londres, où il réside.
« La pierre angulaire, c’est bien de travailler avec les salariés pour le redressement de « leur » entreprise »
Il a jusqu’à ce jour travaillé sur 275 sociétés et a exercé plus de quarante mandats de direction générale. Il a fait partie de la Commission fondatrice des Entreprises du Patrimoine Vivant (label EPV) et est l’auteur de 4 livres parus aux Editions de la Martinière, chez Connaissance des Arts et aux Editions Bernard Chauveau.
Il a reçu le Prix de l’Excellence Française en 2012 pour son travail chez Pleyel et le Prix des lecteurs de Challenges du meilleur redressement d’entreprise pour DOUX à l’ARE en 2016.
« Tous les dossiers que j’ai traités ont été importants, la restructuration des Pianos Pleyel et la rénovation de la Salle Pleyel, alors que j’avais 35 ans, furent sans doute parmi les plus marquants ».
A notre question, comment fait-on pour faire accepter aux parties prenantes de l’entreprise les décisions parfois difficiles ? « Il faut inlassablement expliquer à tout le monde, écouter tout le monde et ne croire personne, et surtout être transparent. Je dis souvent que je ne sais pas restructurer « contre » mais « avec ». La pierre angulaire, c’est bien de travailler avec les salariés pour le redressement de « leur » entreprise. »
Par Cyprien de Girval