Cette semaine, Mayday est allé à la rencontre de la Manufacture Pyrénéenne, connue pour son célèbre Tissu des Pyrénées, né d’un procédé de tricotage inventé en 1882. Fleuron de l’industrie textile française et symbole de la qualité made in France depuis cinq générations, elle a donné naissance à la marque Marboré en 1953. Aujourd’hui en liquidation judiciaire, Christian Aubart, son dirigeant, lance un appel pour sauver son entreprise et trouver un repreneur.
C’est un savoir-faire local unique que Christian Aubart s’est efforcé de développer durant 18 ans, à Morlaàs, près de Pau (64). C’est en 2000 qu’il rachète l’entreprise qui fabrique le fameux Tissu des Pyrénées, ancêtre de la polaire et connu à l’époque pour la fabrication des robes de chambre de nos grand-mères. Une matière noble, chaude, légère et confortable, 100% naturelle.
Du tissu au prêt à porter
La marque Marboré, du nom du célèbre sommet des Pyrénées, le Pic du Marboré, se développe à partir de 1953. L’entreprise élargit sa gamme avec la production de maille bouillie et de tissu marin qui permettront la création de collections de prêt à porter pour hommes, femmes et enfants, ainsi qu’une ligne dédiée aux personnes à mobilité réduite : marinières, vestes, gilets, jetés d’épaules, ponchos, châles, capes, jupes, bonnets, écharpes, robes de chambre, peignoirs, chaussons et pantoufles… Plus de 80 modèles différents avec 20 nouveautés chaque année. Un souci constant d’innovation dans l’objectif de proposer des vêtements haut de gamme qui s’inscrivent dans une tendance très actuelle et s’adressent à une clientèle à la recherche de qualité.
Une entreprise labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant et Origine France Garantie
La marque connaît un succès florissant dans les années 60 / 70, commercialisée à la fois dans les magasins traditionnels et au sein d’enseignes comme les Galeries Lafayette. Connue et exportée dans le monde entier, la Manufacture Pyrénéenne est distinguée en 2007 pour son savoir-faire artisanal d’excellence grâce au label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) avant d’obtenir quelques années plus tard, en 2012, le label Origine France Garantie (OFG).
Une fabrication artisanale ancestrale, synonyme d’excellence et de tradition
Fabriqués à partir de fibres de laine (pour l’isolation thermique) et de fils de coton (pour la stabilité et la solidité) dont l’entrelacement assure à ce tissu une chaleur et une tenue incomparable, les produits sont conçus via un processus qui nécessite pas moins de plusieurs dizaines de manipulations : préparation des bobines de laine pour l’ourdissage (disposition et mise en tension des fils pour alimenter le métier à tricoter), tricotage sur les métiers « Rachel », grattage de la laine pour lui apporter douceur et esthétique, passage du tissu dans un bain de vapeur chaud qui donne du volume à la laine et de la stabilité au tissu pour préparer les opérations de découpe. Une méthode artisanale synonyme d’excellence et de tradition, préservée par les 12 ouvrières de tricotage et couturières que comptait l’entreprise.
Une situation financière délicate
Quand il reprend l’entreprise en 2000, Christian Aubart doit faire face à une situation financière compliquée. Il rembourse lui-même les dettes pendant 12 ans et a à cœur de réorganiser et moderniser l’entreprise.
En 2017, il lance un site internet totalement repensé, mettant davantage en valeur le savoir-faire de l’entreprise et intégrant un site e-commerce. Malheureusement, « le développement de la vente en ligne a été initié en 2017 mais n’a pas pris assez vite le relai »
Le relai d’une situation financière qui commençait à se détériorer et qui ne s’est pas arrangée lorsque, début 2018, la manufacture doit faire face à la défaillance de certains clients professionnels « nous avons subi l’arrêt d’une vente par correspondance. Nous nous sommes alors réorientés sur du travail à façon, mais cela nécessite beaucoup de personnel » précise Christian Aubart.
En juillet dernier, la Manufacture Pyrénéenne est placée en liquidation judiciaire. Une situation difficile pour Christian Aubart « je me suis battu pendant 20 ans parce que j’y croyais ». Il lance un appel pour trouver un repreneur motivé et prêt à s’investir pleinement dans la relance de la marque et de son savoir-faire.
Des pistes pour relancer l’entreprise
La manufacture dispose d’actifs solides : son parc de machines de tricotage en excellent état, son atelier de confection, les patronages, les gradations, et des salariées prêtes à s’investir dans un projet de reprise.
La noblesse du Tissu des Pyrénées, l’excellence et la tradition de son savoir-faire gagnent également à être connus auprès des couturiers et des créateurs qui peuvent l’intégrer dans leurs modèles et leurs créations.
Sur la distribution, Christian Aubart avait pour projet de renforcer et développer le réseau de distribution en France et à l’international pour séduire et toucher une clientèle haut de gamme : ouverture de boutiques en propre, retour de la marque Marboré dans des enseignes prestigieuses comme les Galeries Lafayette.
La vente en ligne est aussi un axe de développement fort pour faire connaître la marque et commercialiser la ligne de prêt-à-porter en France et au-delà des frontières. Car « le savoir-faire français a une véritable valeur à l’international et doit pouvoir s’exporter à travers le monde pour satisfaire une clientèle attirée par les belles matières 100% naturelles » explique Christian Aubart.
Tout repreneur intéressé pour redonner vie à ce savoir-faire est invité à contacter le mandataire judiciaire, Maître François Legrand, à Pau :
FRANÇOIS LEGRAND
3, Rue Albert 1er
64000 Pau
05 59 27 31 24
pau@mjdp.fr
Par Bastien de Breuvand
1 commentaire
Bonjour,
Je souhaite savoir si la manufacture pyrénéenne MARBORE a trouvé un repreneur à la suite de sa liquidation judiciaire en 2018 ?
J’ai eu l’occasion de visiter cette manufacture et d’acheter des produits d’exceptionnelle qualité.
Je vous remercie par avance pour votre réponse.
Cordialement.
Claudine BIRÉ