Largement impactée par les mouvements sociaux de 2019 et la récente crise sanitaire qui l’a contraint à fermer temporairement l’ensemble de ses magasins, Luderix International qui exploite l’enseigne de jouet PicWicToys, issue de la fusion des enseignes PicWic et Toys « R » Us, a été contrainte de se réorganiser en profondeur. C’est désormais chose faite puisque Luderix International est parvenue à restructurer sa dette financière avec l’appui de ses principaux actionnaires et créanciers notamment bancaires.
Fondée par la famille Mulliez, Luderix International est un acteur de référence du marché du jouet exploitant 63 magasins de grand format sous l’enseigne PicWicToys, dont 43 magasins issus du rapprochement avec la société Jellej Jouets, créée pour les besoins de la reprise des activités Toys « R » Us par Cyrus Capital Partners et Monsieur Tony Lesaffre en 2018. Elle employait au début de l’année 2020, 1.280 salariés et a généré un chiffre d’affaires de l’ordre de 236 millions d’euros en 2019.
A la suite de retards dans la mise en œuvre de la reprise des magasins Toy’s « R » Us, le rapprochement avec Jellej n’ayant pu se finaliser qu’en juillet 2019 lorsque l’autorité de la concurrence a finalement autorisé l’opération, auxquels s’ajoutent un ralentissement de l’exploitation en 2019 causé par les mouvements sociaux, Luderix a dû se réorganiser face à la crise sanitaire et à la fermeture forcée de l’ensemble de ses magasins en mettant en œuvre d’un plan de restructuration de son endettement et de reconstitution de ses fonds propres. Cette réorganisation s’est également traduite par la fermeture de 23 magasins et le licenciement de 350 salariés.
L’opération réalisée sous l’égide du Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) et d’un mandataire ad hoc, est soutenue par les deux actionnaires principaux, Cyrus Capital Partners et Romain Mulliez, en parallèle du financement accordé par les partenaires bancaires de Luderix International (Crédit Agricole Nord de France, Banque CIC Nord Ouest et Sociétés Générale) dans le cadre d’un Prêt Garanti par l’Etat (PGE) d’un montant de 25 millions d’euros dont l’obtention était conditionnée par la reconstitution des fonds propres de la société. Cette opération permet à Luderix International de disposer de nouveaux financement à concurrence d’un montant de l’ordre de 60 millions d’euros.
Luderix International a été accompagnée par l’étude 2M & Associés (Carole Martinez et Marine Pace) en qualité de mandataire ad hoc.
La société a été en outre conseillée par le cabinet Depoix Robain (Nicolas Depoix-Robain, Alice Bon et Sophie Leprince) sur les aspects juridiques et par le cabinet Mazars (Frédéric Kah et Hicham Berrada) pour les aspects financiers
Cyrus Capital Partners était conseillé par les cabinets Jones Day (David Swinburne, Kévin Bousset, Adrien Descoutures en corporate, Diane Sénéchal, Romain Guirault et Arnaud Conquis en financement, Emmanuel de la Rochethulon et Célia Rochette en fiscalité) et Vivien & Associés (Laurent Assaya,Elsa Decourt et Grégoire Charlet en restructuring).
Les partenaires bancaires étaient conseillés par le cabinet De Pardieu Brocas Maffei (Ségolène Coiffet et Sébastien Boullier de Branche).
Par Pauline Vigneron