C’est l’un des points forts de la Loi Pacte, celui d’utiliser le numérique pour détecter au plus tôt les difficultés des entreprises et leur fournir une aide et un accompagnement le plus en amont possible, afin d’éviter la défaillance. Zoom sur le dispositif « Signaux faibles » évoqué il y a quelques jours dans nos colonnes par Olivia Grégoire.
L’idée est née d’un constat selon lequel une entreprise en difficulté a plus de chances de se redresser si elle est prise en charge au plus tôt. Or, à l’heure actuelle les chefs d’entreprise tirent souvent trop tardivement la sonnette d’alarme, atténuant considérablement l’impact des actions mises en œuvre.
A côté de ce constat, Olivia Grégoire évoquait une multitude de données concernant les entreprises françaises récoltées par les différentes administrations (DIRECCTE, URSSAF, Banque de France) et dont la convergence quasiment inexistante aujourd’hui, permettrait de détecter des signaux d’alerte, les fameux signaux faibles.
Parmi les données utiles à cette mission, il y a celles qui concernent l’emploi « des signaux évidents des difficultés, quand l’emploi temporaire explose, quand les CDI diminuent » et celles relatives à la situation financière « quand la dette fiscale s’alourdie, quand la TVA n’est pas payée ». L’ensemble de ces éléments doit permettre d’identifier une dégradation de la situation d’une entreprise et d’éventuels problèmes de trésorerie.
Grâce à l’utilisation du numérique, de l’informatique et de la data, le projet « Signaux faibles » permettra la convergence de toutes ces données sur un outil informatique unique utilisant un algorithme qui remontera les données régulièrement pour une détection dynamique des signaux d’alerte.
Ce dispositif est actuellement à l’essai en région Bourgogne Franche Comté, Olivia Grégoire a tenu a préciser qu’il ne concernera que les entreprises volontaires pour y participer et s’est félicitée que l’Etat renforce ainsi son rôle préventif, « Notre objectif est de changer le paradigme. L’Etat ne doit pas simplement se rapprocher de l’entreprise pour récupérer sa créance, il doit essayer, en croisant mieux les données publiques, d’anticiper et de venir vous voir en amont pour vous proposer, si vous le souhaitez, une aide et un accompagnement dans le but d’éviter la défaillance ».
Par Bastien de Breuvand
1 commentaire
Bonjour,
les DDFIP par le biais de la mission économique interagissent avec l’URSSAF et la DIRECCTE pour le repérage des entreprises en difficulté notamment pour mettre en place de plans de règlement via le dispositif CCSF