Par deux jugements en date du 27 janvier 2021, le Tribunal de commerce d’Arras a retenu les offres de cession des actifs et activités des sociétés imprimeries Léonce Deprez et Brochage Routage des Haust de France (BRHF) proposées par la société ILD composée de Léonce-Antoine Deprez, petit-fils du fondateur, d’un cadre de l’imprimerie Léonce Deprez et du groupe Sprint. L’imprimerie Léonce Deprez fait donc encore couler de l’encre grâce à sa reprise par la société IDL, en lettres capitales.
L’imprimerie Léonce Deprez, inaugurée en 1922, est un l’un des acteurs incontournables de la chaîne des arts graphiques spécialisé dans l’impression de magazines, de catalogues, de brochures institutionnelles et de prospectus. Son parc machine est composé de rotatives, machines feuilles, de façonnage dos piqué et dos carré et de sa chaîne de mise sous film et routage personnalisé. En 2018, l’imprimerie Léonce Deprez réalisait un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. En proie à des difficultés liées au marché du magazine et de l’imprimé publicitaire, elle a été placée sous le bénéfice d’une procédure de redressement judiciaire le 26 juin 2019. Parallèlement, sa société sœur, Brochage Routage des Hauts de France (BRHF) a également été placée sous la protection du Tribunal de commerce d’Arras, par un jugement datant du 26 juin 2019 également.
Au cours de la période d’observation, un plan de restructuration a été mis en œuvre. En dépit de cette restructuration sociale, le niveau d’endettement des structures a conduit l’administrateur judiciaire à lancer un appel d’offres concernant l’imprimerie ainsi que sa société sœur.
Suite à cette procédure d’appels d’offres, deux dossiers se sont démarqués et sont restés dans la course. Le premier émanait de l’imprimerie Mordacq, voisin et concurrent de l’imprimerie Léonce Deprez. Le second émanait de Léonce-Antoine Deprez, ex directeur général de l’imprimerie, par le biais d’une nouvelle structure ILD (composée notamment du groupe Sprint en plus de Léonce-Antoine Deprez et d’un cadre de l’imprimerie en difficulté). À cet égard, le Groupe Sprint, créé en 2007, est composé de plus de 400 collaborateurs répartis sur plusieurs sites en France et a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 65 millions d’euros en 2019. Pour Léonce-Antoine Deprez, il s’agit d’un partenaire industriel du projet de reprise avec qui les synergies sont importantes.
N’ayant pas la qualité de tiers au sens du Code de commerce, Léonce-Antoine Deprez a fait usage des dispositions de l’une des ordonnances « Covid » lui permettant de présenter une offre de reprise.
Ainsi, par jugement en date du 27 janvier 2021, le Tribunal de commerce d’Arras a retenu le projet de reprise présenté par Léonce-Antoine Deprez et la société Sprint permettant le maintien de l’imprimerie historique dans le paysage français de l’impression de magazines et de revues ainsi que le maintien de 53 salariés.
AJC (Collins Metallier et Quentin Pierkiel) est intervenue sur le dossier en tant qu’administrateur judiciaire.
Sébastien Depreux est intervenu sur le dossier en tant que mandataire judiciaire.
Le groupe Sprint était conseillé par le cabinet Franklin (Numa Rengot et Pierre Dupuys).
L’imprimerie Léonce Deprez et BRHF étaient conseillées par le cabinet Osborne Clarke (Nassim Ghalimi et Paul Lafuste).
Léonce-Antoine Deprez était conseillé par le cabinet CVA (Harold Vandamm) et In Extenso (Hubert Guerin).
Par Caroline de Bonville