Le 10 mars 2021, la Banque de France a publié des statistiques sur les défaillances d’entreprises pour les mois de janvier et février 2021. La baisse du nombre de défaillances sur un an s’observe dans tous les secteurs et pour la plupart des catégories d’entreprise mais ces chiffres ne peuvent cependant pas être analysés d’un point de vue économique.
Selon les chiffres communiqués par la Banque de France, le nombre de défaillances entre janvier 2020 et janvier 2021 a reculé de 40,1% mais cette baisse n’indique pas une réduction du nombre d’entreprises en difficulté. En effet, la baisse enregistrée résulte des mesures de soutien mises en place par le gouvernement français (aides de trésorerie ou réduction ou report du paiement de certaines charges).
En janvier 2020, le nombre de défaillances sur un an était de 49 934 contre 29 899 enregistrées sur un an en janvier dernier. Une nette baisse se constate dans tous les secteurs d’activités. À titre d’exemple, dans le secteur de la construction, le nombre de défaillances sur un an est en baisse de 46,5%. Sur un an, en janvier 2020, 10 835 procédures collectives avaient été ouvertes dans ce secteur d’activité contre seulement 5 798 enregistrées sur un an en janvier 2021. La baisse la moins significative de 28,2% concerne le secteur des activités immobilières.
S’agissant d’une analyse par taille d’entreprises, une baisse de 40,2% est constatée pour les PME. En janvier 2020, le nombre de défaillances sur un an était de 49 901 contre 29 852 en janvier 2021. Les mesures prises par les ordonnances Covid ont donc réellement porté leurs fruits.
Le nombre de défaillances sur les trois derniers mois sous revue (novembre 2020, décembre 2020 et janvier 2021) reste également inférieur de plus de 40% à celui observé sur la même période un an plus tôt. Un nette baisse se constate dans tous les secteurs d’activités.
Les mesures gouvernementales adoptées en réponse à la crise sanitaire de la Covid-19 ont donc un impact sur les statistiques de défaillances d’entreprises. Il peut sembler paradoxal qu’au moment où l’activité économique se trouve brutalement ralentie, le nombre de défaillances d’entreprises se trouve en forte baisse. Ceci s’explique par la mise en place de mesures de soutien efficaces qui permettent de réduire ou reporter le paiement de certaines charges et donc le risque de faire défaut sur ces paiements. C’est la raison pour laquelle ces statistiques ne peuvent être analysées d’un point de vue économique.
Par Caroline de Bonville