Un mois seulement après l’ouverture d’un redressement judiciaire, le Tribunal de commerce de Bobigny arrête le plan de cession de la célèbre marque de prêt-à-porter Naf Naf, au profit du groupe franco-turc, SY. Lueur d’espoir pour le marché du prêt-à-porter qui subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire.
Enseigne star du prêt-à-porter des années 80, la société Naf Naf, qui emploie 1.170 personnes réparties sur l’ensemble du territoire et dispose de 160 boutiques en propre et 74 boutiques affiliées, a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire.
Obligée de fermer l’ensemble de ses boutiques pendant le confinement, la société Naf Naf, déjà fragilisée par les mouvements sociaux de l’année 2019, n’a eu d’autres choix que de se placer sous la protection du Tribunal de commerce. C’est ainsi que par jugement du 15 mai 2020, le Tribunal de commerce de Bobigny a ordonné le placement en redressement judiciaire de l’enseigne de prêt-à-porter féminin et a désigné les études Blériot et Associés (Philippe Blériot) et Solve (Jonathan El Baze) en qualité d’administrateurs judiciaires et les études MJA (Charles-Axel Chuine) et Bailly MJ (Pascal Bailly) en qualité de mandataires judiciaires.
Avant l’ouverture de la procédure, deux candidats s’étaient manifestés auprès des administrateurs judiciaires en vue de la reprise de l’enseigne dans le cadre d’un prépack cession : le groupe français Beaumanoir et le groupe franco-turc SY International.
Par jugement du 19 juin 2020 le Tribunal de commerce de Bobigny a finalement arrêté le plan de cession des actifs et activités de la société Naf Naf au profit de SY Corporate France, filiale française du groupe franco-turc, qui proposait la reprise de 944 salariés sur 1170 et 125 magasins sur les 160 détenus en propres et la totalité des boutiques affiliées.
Le groupe SY International, dirigé par les frères Selçuk et Seyfi Yilmaz et Madame Elif Kara, est l’un des principaux fabricants de Naf Naf depuis 1985 et est déjà engagé dans une stratégie d’intégration verticale. Dans une logique de rationalisation des process de fabrication et des coûts d’achat des matières première, le groupe avait déjà entamé une politique de croissance externe en 2019, en reprenant à la barre du Tribunal l’enseigne Sinequanone.
Suivant cette même dynamique, le repreneur entend créer une alliance stratégique fabricant/distributeur avec Naf Naf. Moins de deux ans après le rachat de l’enseigne par le groupe chinois Shanghai La Chapelle auprès du groupe Vivarte, Naf Naf s’oriente désormais vers un business model innovant permettant de maitriser toute la chaine de valeur depuis le sourcing des matières premières jusqu’à la distribution omni canal.
La société Naf Naf a été accompagnée par les études Solve (Jonathan El Baze et Hélène Charpentier) et Blériot et Associés (Philippe Blériot) en qualité d’administrateurs judiciaires et la banque d’affaires Wingate (Stéphane Cohen, Pierre Chupin et David Abihssira) dans son processus de recherche de repreneur.
L’équipe restructuring du cabinet Renault Thominette Vignaud (Jason Reeve et Célia Chiche) a conseillé la société sur les aspects juridiques de la procédure. Le cabinet MGG Voltaire (Marijke Granier-Guillemare et Paul Romatet) et Maricaroline Sinet ont conseillé Naf Naf sur le volet droit social.
Eight Advisory (Chafik Hosni) a conseillé Naf Naf sur les aspects financiers.
Le cabinet Jeausserand Audouard (Alexandre Dujardin, Faustine Paoluzzo et Martin Brunet en corporate et Carole First et Ronan Lajoux en droit fiscal) a épaulé le management de Naf Naf.
La société SY Corporate France, a été conseillée par le cabinet d’avocat Hyest (Jean-Marie Hyest et Virginie Dupe) dans le cadre de cette reprise.
Par Pauline Vigneron