A l’origine, ce que l’on appelle communément aujourd’hui « bourses de valeurs » ou « marchés financiers » sont les lieux où s’échangent divers produits financiers mais pas seulement. A l’époque, presque tous les biens s’y sont échangés, des titres financiers, aux denrées alimentaires, jusqu’aux devises. Tout s’échange, tout se négocie.
Avant de pouvoir échanger des titres, encore faut-il que ces derniers existent. En France, la première société dont les titres étaient échangeables fut Toulousaine et naquit en 1250.
Il faudra néanmoins attendre 1540 pour que naisse la première véritable bourse. Celle-ci ne fut pas construite à Paris, mais à Lyon. Dès lors, la bourse de Lyon fera concurrence à la bourse d’Anvers.
A l’époque, les marchands y négociaient des cargaisons et des effets de commerce. Les titres de sociétés n’y étaient donc pas encore véritablement admis. Le roi Charles IX légiféra dès 1572 pour fixer les règles de la profession de « courratier » (qui est l’ancêtre du « courtier »). Il organisa une stricte séparation entre leurs activités pour le compte de leurs clients et pour leur compte propre.
Ce n’est que le 24 septembre 1724, qu’un arrêt établi par le Conseil d’État du roi donne naissance à la bourse de Paris. Cette dernière pris place à l’hôtel de Nevers, avec pour objectif de rétablir l’ordre au sein de l’économie française, celle-ci ayant été bouleversée par la banqueroute de Law.
La bourse de Lyon a connu un choc retentissant en 1882 directement lié à la faillite de l’union générale qui a entrainé avec elle la chute de toute la Bourse de Lyon et provoqué l’effondrement du marché. Une fois refondée, la Bourse survit jusqu’à la Belle Époque.
Lyon fut un haut-lieu de la spéculation sur les sociétés moyennes dans les années 1920, en particulier celles exploitant la houille blanche des Alpes.
Après les années folles, la Grande dépression semblait sonner le glas de la Bourse de Lyon et des autres bourses présentes en région. C’est ainsi que, même si la Seconde Guerre mondiale fit de Lyon le principal marché français, cette bourse n’arriva pas à garder son rôle après la fin du conflit malgré les efforts déployés. Elle se dirigea vers un lent déclin ponctué de périodes plus brillantes.
La place de Paris ne sera cependant considérée comme une place financière nationale qu’à partir du début des années 1990 (avec la fermeture des Bourses de Lyon et de Bordeaux), un Nouveau Système de Cotation (NSC) prenant ensuite le relais du CAC, avant que la société Euronext ne naisse d’une fusion des opérateurs de marché des places d’Amsterdam, de Paris et de Bruxelles puis de Lisbonne.
Par C yprien de Girval