Contrairement aux prévisions faisant planer le risque d’une vague de faillite post-confinement, le nombre de défaillances d’entreprises reste en baisse au mois de mai, alors même que l’économie mondiale a été impactée en profondeur par la crise sanitaire.
Christophe Basse, mandataire judiciaire et président du CNAJMJ explique dans le journal Les Echos que « contrairement à une idée qui s’est répandue au début de la crise, on n’observe pas pour l’instant de vague de faillite malgré les difficultés rencontrées par beaucoup d’entreprises. Au mois de mai, les greffes des tribunaux de commerce ont enregistré 1.317 procédures collectives. C’est deux fois inférieur à la moyenne mensuelle de 2019 et même trois fois inférieur à la crise de 2008-2009 ».
A la fin du mois de mai 2020, Altares a recensé un total de 13.920 procédures, contre 23.535 l’an dernier à la même période, soit une baisse de 40,8 % par rapport à l’année dernière.
Si au début de la crise sanitaire, c’est d’abord la fermeture des tribunaux qui a provoqué une chute des défaillances, ce sont désormais les mesures mises en place par l’état pour endiguer la crise et répondre aux besoins des entreprises mise à mal par le confinement, qui permettent de maintenir la tendance. Certaines entreprises ont en effet pu bénéficier d’un prêt garanti par l’état (PGE), d’autres des mesures de chômage partiel et des exonérations de charges, notamment dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, permettant ainsi de maintenir, à tout le moins temporairement, les entreprises à flot.
Selon Christophe Basse « Il y aura un temps où toutes les mesures de soutien de l’Etat vont disparaître. Les entreprises devront rembourser leur PGE, payer les charges et les loyers reportés. Donc, soit d’ici là, la vie économique a repris son cours et on ne verra pas de procédures collectives en masse, au prix d’un coût élevé pour la France, soit les entreprises ne retrouvent pas leur rythme de croissance et elles feront face à des difficultés importantes. Il faudra alors déployer les outils prévus dans l’ordonnance du 20 mai qui renforce la conciliation et prévoit des délais raccourcis pour les procédures collectives ». L’avenir nous le dira…
Par Pauline Vigneron