Placé sous le bénéfice d’une procédure de sauvegarde depuis le 23 décembre 2019, le groupe Gruau, leader européen de la carrosserie sur utilitaires, basé à Saint-Berthevin, près de Laval (Mayenne), peut enfin souffler.
Le Tribunal de commerce de Nantes a décidé, mercredi 30 décembre 2020, de clôturer la période d’observation du groupe Gruau. Cette période d’observation, ayant duré un an, se clôture en concernant la très grande majorité des sociétés du groupe mayennais Gruau, qui emploie 1 600 personnes sur 21 sites, dont 13 en France.
En difficultés financières depuis plusieurs mois (en raison de la réduction brutale de l’engagement d’un constructeur qui avait nécessité de lourds investissements sur le site de Laval pour des raisons techniques mondiales mais aussi l’arrêt d’une commande importante à l’export à la suite d’un embargo des États-Unis), le groupe Gruau avait présenté, mi-décembre 2019, une demande de placement sous la protection d’une mesure de sauvegarde, devenue effective le 23 décembre suivant. Un an après, à la suite de deux périodes d’observation de six mois, le Tribunal de commerce de Nantes devait se prononcer sur la santé de l’entreprise mayennaise, dont le siège social est situé à Saint-Berthevin, près de Laval. Bien que la période d’observation soit clôturée pour la majeure partie du groupe, elle est toutefois prolongée de six mois supplémentaires pour deux filiales italiennes, dont Onnicar, spécialiste de la benne aluminium, racheté par Gruau en 2017. Une exception qui, selon le groupe, s’explique par « un décalage avec la justice italienne, à cause de l’épidémie de Covid ».
Le 30 décembre 2020, un plan de sauvegarde est adopté au grand soulagement du président du groupe familial, Patrick Gruau. Ce dernier échelonne le remboursement dans le temps des créanciers du groupe mayennais, fixé à quinze ans. Un délai maximum qui concerne « très peu de créanciers » selon le groupe Gruau.
Si « cette année 2020 aura été particulièrement éprouvante pour tous et la crise socio-sanitaire qui a suivi notre mise sous sauvegarde a été une double épreuve », précise Patrick Gruau, président du groupe Gruau, ce dernier « accueille donc cette décision du tribunal de Nantes avec soulagement car Gruau a prouvé sa capacité d’endurance dans un contexte de grande incertitude, Gruau a su se transformer, s’adapter et s’ouvrir à de nouveaux projets ».
Le groupe Gruau a montré qu’il était possible de s’adapter face à la Covid-19. Le groupe transforme chaque année 54 000 véhicules, sur plus de 20 lignes de produits, pour la police, la gendarmerie, l’armée, les services funéraires. En plein confinement, il a développé des solutions de protection sanitaire dans les véhicules utilitaires pour respecter la distanciation sociale dans les véhicules, dans le cadre des impératifs liés au coronavirus. Autre innovation du groupe, un purificateur mobile permettant de désinfecter les véhicules à l’ozone, invention très utile dans le contexte sanitaire actuel.
Concernant la manière d’aborder cette année 2021, pour l’instant impactée par la Covid-19, Patrick Gruau confie que « malgré l’incertitude globale, nous sommes confiants, car Gruau est présent et même renforcé sur des marchés porteurs. On peut citer les ambulances par exemple, ou dans un autre registre, nos bennes et tribennes en aluminium, qui sont en parfaite adéquation avec les nouveaux enjeux environnementaux ».
Thevenot Partners (Bertrand Manière et Christophe Thevenot) et AJIRE (Erwan Merly et César Hubben) sont intervenues sur le dossier en tant qu’administrateurs judiciaires.
Dolley-Collet (Vincent Dolley et Olivier Collet) et SLEMJ & Associés (Guillaume Lemercier) sont intervenues sur le dossier en tant que mandataires judiciaires.
Le groupe Gruau était conseillé par le cabinet Kuntz & Associés (Jean-Emmanuel Kuntz). Eight Advisory (Cédric Colart, Bertrand Perette et Damien Petillon) est intervenu sur le dossier en tant que conseil financier.
Les actionnaires majoritaires étaient conseillés par le cabinet Weil (Jean-Dominique Daudier de Cassini).
Par Caroline de Bonville