Incapable d’honorer les échéances de son plan de redressement du fait de la baisse drastique de son chiffre d’affaires, le groupe de presse Société Normande d’Information et de Communication (SNIC) qui détient plusieurs titres de presse dont le Paris-Normandie, a été placé en liquidation judiciaire.
Le groupe de presse SNIC est né du rachat en 2012 par les journalistes Xavier Ellie et Denis Huertas, des journaux normands du groupe Hersant. Il édite la plus part des titres de presse normands tels que le Paris-Normandie, le Havre Libre, le Havre Presse, le Progrès Fécamp, Liberté Dimanche, le Havre Dimanche, l’Eure Dimanche et le Normandie Dimanche. Son actionnaire majoritaire actuel est l’entrepreneur rouennais Jean-Louis Louvel. Le groupe emploie 215 salariés et a généré un chiffre d’affaires de 29,45 millions d’euros en 2018.
A la suite d’une diminution des ventes de journaux et des recettes publicitaires, le groupe SNIC s’est placé sous la protection du Tribunal de commerce de Rouen qui a prononcé, par jugement du 1eravril 2016, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son profit. Ce même jugement a désigné la SELARL FHB (Emmanuel Hess) en qualité d’administrateur judiciaire et l’étude Pascual (Béatrice Pascual) en qualité de mandataire judiciaire.
Par jugement du 15 mars 2017, le Tribunal de commerce de Rouen a arrêté le plan de redressement proposé par le groupe et a désigné la SELARL FHB (Cécile Dür) en qualité de commissaire à l’exécution du plan.
Le groupe SNIC s’est retrouvé une nouvelle fois en cessation des paiements, situation qui serait d’après les déclarations de ses dirigeants faites au journal Le Monde « la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise. En résumé, la perte de 90 % de nos recettes publicitaires, de 60 % de nos annonces légales, de 20 % de nos annonces carnets, le tout associé a une baisse de la diffusion de plus de 20 %, c’est donc 490.000 euros de manque à gagner immédiat sur le seul mois de mars. En se projetant à fin mai cette somme atteindra les 2 millions d’euros ».
Dans ce contexte, le groupe SNIC s’est rapproché du Tribunal de commerce de Rouen et a sollicité l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire. C’est ainsi que par jugement du 21 avril 2020, le Tribunal de commerce de Rouen a ouvert une liquidation judiciaire au profit du groupe SNIC avec une poursuite d’activité d’une durée de trois mois pour permettre la cession de ses actifs et activités. Ce même jugement a maintenu les études FHB (Cécile Dür et Jean-François Blanc) et AJAssociés (Hervé Coustans) dans leurs fonctions d’administrateurs judiciaires pendant la durée de la poursuite d’activité et a désigné l’étude Pascual (Béatrice Pascual) en qualité de liquidateur. La date limite de dépôt des offres a été fixée au 22 mai 2020.
Imputé en grande partie à la crise sanitaire, le placement en liquidation judiciaire du groupe SNIC intervient quelques jours après le jugement du Tribunal de commerce du 15 avril 2020 prononçant la liquidation judiciaire de la Régie normande de publicité.
Par Pauline Vigneron