Le 30 juin 2020, le Tribunal de commerce de Paris a examiné les deux offres de reprise du dernier fabriquant français de chloroquine, la société lyonnaise Famar. La sort de la bataille entre le géant de la biotechnologie Neovacs et le groupe libanais soutenue par l’actuel propriétaire se dénouera le 10 juillet prochain…
Créée il y a 23 ans dans la région lyonnaise, la société Famar est spécialisée dans le développement et la fabrication de produits chimiques, pharmaceutiques, biologiques, opothérapiques et cosmétiques. Employant près de 250 salariés, la société a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 38,6 millions d’euros en 2018.
Placée en redressement judiciaire par jugement du 24 juin 2019, la société Famar avait vu son espoir renaître lorsque l’essai clinique mené par le professeur Raoult, visant à démontrer que la chloroquine pouvait guérir le coronavirus, a débuté. Famar s’est en effet avéré être le seul fabriquant français habilité par l’agence nationale de sécurité du médicament pour produire de la chloroquine pour le marché français. Une opportunité pour l’industriel lyonnais qui cherchait un repreneur depuis plusieurs mois sous l’égide des études AJUP (Eric Etienne-Martin) et Abitbol & Rousselet (Frédéric Abitbol).
Le 30 juin 2020, le Tribunal de commerce de Paris a donc été amené a examiné deux offres de reprise, l’une formulée par une joint venture composée des sociétés Neovacs, Industry, Cofilux et portée par Franck Supplisson et l’autre émanant d’un groupe libanais soutenue par l’actionnaire majoritaire de la société, le fonds d’investissement KKR.
L’offre portée par la joint venture prévoirait la reprise de 150 salariés sur les 243 employés de l’entreprise et un financement de l’activité à hauteur de 37 millions d’euros d’ici à 5 ans.
Le Tribunal de commerce de Paris rendra sa décision le 10 juillet prochain. Affaire à suivre…
La société Famar a été accompagnée dans ce processus de cession par les études AJUP (Eric Etienne-Martin) et Abitbol & Rousselet (Frédéric Abitbol) en qualité d’administrateurs judiciaire et les études MJA (Frédérique Levy) et Alliance MJ (Marie Dubois).
Par Pauline Vigneron