Par jugement du 27 juillet 2020, le Tribunal de commerce de Paris a arrêté le plan de cession des actifs et activités du distributeur de pièces automobile à destination des professionnels, Newdis France, au profit d’une joint venture composée de l’association Phygidis représentant 23 concessionnaires du réseau Otop et du groupe Point S.
Fondée en 2017, Newdis France a développé un modèle de distribution de produits automobiles à destination des professionnels (pièces détachés, pneus, lubrifiants, outillage etc.) par l’intermédiaire d’une plateforme dénommée « Otop ». Le business model repose sur une application smartphone gérant les tournées, les livraisons, les retours et les garanties. La plateforme permet de commander et de payer les produits recherchés via le site internet. La commande est ensuite transmise à un logisticien central, la société Deret Logistique qui assure la préparation et l’envoi dans un délai très court des produits vers 35 plateformes Geodis où les produits sont livrés aux clients. La société Newdis a ainsi développé un réseau physique composé d’un centre de stockage, de 11 centres de services relayés par 35 concessionnaires sous licence de marque. La société a généré un chiffre d’affaires de 10,4 millions en 2019 et employait à l’ouverture de la procédure un total de 46 salariés.
En 2019, la Newdis a connu de fortes tensions de trésorerie, accentuée par les évènements sociaux de fin d’année. La levée de fonds complémentaire de 10 milions d’euros n’ayant pu se réaliser fin mars, la société a stoppé toute activité pendant le confinement. Après deux refus de Prêt Garanti par l’Etat (PGE), la société n’a eu d’autres choix que de régulariser une déclaration de cessation des paiements aux fins d’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire avec demande de maintien de l’activité pour rechercher une solution de cession.
Par jugement du 18 juin 2020, le Tribunal de commerce de Paris a ouvert une procédure de liquidation judiciaire au profit de Newdis avec poursuite d’activité d’une durée d’un mois soit jusqu’au 18 juillet, prolongée jusqu’au 27 juillet 2020. Ce même jugement a désigné l’étude AJAssociés (Serge Préville) en qualité d’administrateur judiciaire et l’étude Fides (Bernard Corre) en qualité de liquidateur.
Au 2 juillet 2020, date limite de dépôt des offres fixées par le Tribunal, l’administrateur judiciaire a été destinataire d’une unique offre émanant de l’association Phygidis, regroupant 23 concessionnaires du réseau Otop.
Le Tribunal de commerce a examiné à l’audience du 16 juillet 2020, l’unique offre de cession à laquelle s’est adossé le groupe Point S dans le cadre de l’offre améliorative.
Par jugement du 27 juillet 2020, le Tribunal de commerce de Paris a, sans surprise, arrêté, le plan de cession des actifs et activités de Newdis au profit de la joint-venture Phygidis-Point S qui s’est engagée à reprendre 23 salariés sur les 46 présents dans la société et a verser un prix de cession de 50.000 €.
Cette cession permet de maintenir la moitié des salariés de Newdis et de préserver l’emploi au sein des sociétés concessionnaires (environ 130 salariés).
La société Newdis a été accompagnée par son administrateur judiciaire l’étude AJAssociés (Serge Préville et Guillaume Cogen) et son liquidateur, l’étude Fides (Bernard Corre).
La société Newdis France était conseillée par le cabinet UGGC Avocats (Thierry Montéran et Marine Simonnot).
Les repreneurs étaient conseillés, pour l’association Phygidis par le cabinet Hadengue (Marc Villefayot et Clémence Legout) et pour le groupe Point S, par le cabinet Bismuth Avocats (Olivier Costa).
Par Pauline Vigneron