Ce vendredi 19 avril, l’Autorité de la Concurrence a validé l’apport par Jellej Jouets, propriétaire de Toy’s R Us depuis octobre dernier, de ses actifs au capital de Luderix International (enseigne Picwic) considérant que cette opération ne posait pas de problème de concurrence.
Pour mémoire, le 8 octobre dernier, le tribunal de commerce d’Evry avait arrêté le plan de cession de Toy’s R Us alors en redressement judiciaire au profit de la société Jellej Jouets créée aux fins de cette reprise par le fonds Cyrus Capital à titre majoritaire et par la famille Lesaffre. Dans le cadre de son projet de reprise de Toy’s R Us, Jellej Jouet avait annoncé s’être rapprochée de Luderix International, spécialisée dans le secteur de l’achat et de vente au détail de jeux et jouets qui détient 25 magasins sous son enseigne Picwic ainsi qu’un site internet, afin d’envisager le développement d’un projet industriel commun.
C’est ainsi que le 22 novembre dernier, Jellej Jouet a notifié à l’Autorité de la Concurrence son projet de prise de contrôle conjoint de la société Luderix International aux côtés de l’indivision résultant de la succession de Monsieur Stéphane Mulliez, opération à l’issue de laquelle Luderix International exploitera les magains Toy’s R Us France, Picwic et leurs sites internet.
Dans son communiqué du 19 avril dernier, l’Autorité de la Concurrence autorise, sans engagement, cette opération en indiquant qu’elle “innove dans sa pratique en prenant en compte, pour la 1ère fois, dans la définition du marché pertinent des jouets, la vente en ligne et en magasin” considérant que “les caractéristiques du marché de la distribution du jouet justifient de prendre directement en compte la pression concurrentielle de la vente en ligne sur les points de vente physiques et d’analyser ces deux canaux comme appartenant à un seule et même marché pertinent“. L’Autorité de la Concurrence poursuit en indiquant que par cette décision “qui est une première au niveau européen sur le secteur des jouets” , elle transpose une approche qu’elle avait retenue en 2016 lorsqu’elle avait autorisé le rachat de Darty par la Fnac.
Le rapprochement de ces deux enseignes devrait leur permettre de renforcer leur présence sur le marché du jouet à travers notamment le développement du modèle de distribution de Picwic qui offre à ses clients de nombreux services innovants au sein de ses magasins : animations, ateliers, offres de locations etc. Rappelons en effet, que les acteurs du marché du jouet qui disposent de réseaux de distribution physique doivent innover et se réinventer sans cesse afin de faire face à la pression concurrentielle de la vente en ligne, notamment des pure players (comme Amazon ou Cdiscount par exemple).
Par Cyprien de Girval