Déjà en difficultés avant l’épidémie de coronavirus, l’enseigne phare de prêt-à-porter du groupe Vivarte, La Halle, en sauvegarde depuis le mois d’avril, va solliciter dans les prochains jours la conversion de la procédure en redressement judiciaire, rejoignant ainsi les enseignes de mode André, Naf Naf et Camaïeu qui ont subi de plein fouet les retombées de la crise sanitaire.
Spécialisée dans la vente de vêtements de prêt-à-porter et de chaussures entrée de gamme, l’enseigne La Halle emploie 8.000 salariés dans plus de 900 magasins en France et en Suisse.
Déjà fragilisée par le mouvement des Gilets jaunes et par les grèves de la fin d’année 2019, La Halle a dû faire face à l’arrêt soudain et prolongé de ses activités du fait de la crise coronavirus. Le groupe Vivarte a sollicité le placement de l’enseigne en procédure sauvegarde. Le Tribunal de commerce de Paris, par jugement du 21 avril 2020 a fait droit à cette demande et a désigné les études FHB (Hélène Bourbouloux) et AJRS (Catherine Poli) en qualité d’administrateur judiciaire et les études BTSG2 (Stéphane Gorrias) et Axyme (Didier Courtoux) en qualité de mandataire judiciaire.
Depuis cette date, sept candidats ont manifesté leur intérêt pour une reprise partielle. Ces offres permettraient à ce stade la reprise cumulée de 502 magasins sur 830, représentant « 3.195 emplois sur 5.391 soit 60% » du personnel, déclare Patrick Puy, PDG du groupe Vivarte lors d’une conférence de presse reprise par le Figaro.
L’offre la mieux-disante serait celle du groupe Beaumanoir qui détient les enseignes Morgan, Cache-Cache, Bonobo et Bréal et qui s’est également positionné pour la reprise de la société Naf Naf, autre enseigne de prêt à porter qui a subi l’effet Covid-19. Beaumanoir se serait engagé à reprendre plus de 300 magasins La Halle et les autres candidats, les sociétés Besson, Chaussea et Gemo seraient quant à eux, intéressés par la reprise des magasins de chaussures de l’enseigne.
Faute de pouvoir envisager de plan de sauvegarde à ce stade, le groupe Vivarte va solliciter la conversion de la procédure en redressement judiciaire pour permettre d’entériner ces cessions et aura jusqu’au 10 juin pour travailler à améliorer les offres déposées aux côtés des différents candidats.
Par Pauline Vigneron