Mayday a rencontré Jean-Dominique Daudier de Cassini, Avocat Associé chez Weil Gotshal & Manges et intervenant au Mayday Morning du 29 novembre prochain sur les leviers de la restructuration d’une entreprise.
Sans doute l’un des seuls avocats ingénieur de formation, « Jean-Do », comme il est surnommé par tous, est également diplômé du MBA HEC. Considéré comme le « taulier » du restructuring, il a, dans le creuset de Jean-Louis Borloo, ancienne star de la profession et auprès de qui il a travaillé pendant 15 ans, participé à façonner l’environnement du restructuring tel qu’il est aujourd’hui. « C’est légitimement un des héros qui a propulsé le restructuring dans les matières nobles du droit » nous confie Hélène Bourbouloux, Administrateur Judiciaire chez FHB.
Après Borloo & Associés, Jean-Dominique Daudier de Cassini a toujours exercé au sein de firmes internationales. Il a d’abord rejoint le cabinet Andersen Legal/Archibald. La firme ayant été emportée par le scandale Enron, il a ensuite intégré les rangs de Willkie Farr & Gallagher, avant de poser ses valises chez Weil Gotshal & Manges pour diriger, aux côtés de Philippe Druon et Fabienne Beuzit, l’une des équipes les plus emblématique de la place.
Aussi à l’aise en judiciaire qu’en amiable, il s’impose sur la quasi-intégralité des dossiers importants : « il dispose aujourd’hui d’un track record qui lui donne une hauteur de vue et une capacité d’analyse quasi-inégalée » nous fait remarquer Hélène Bourbouloux, avant de préciser qu’il « fait partie des premiers avocats qui ont accordé autant d’importance à la double culture droit et chiffre ». De ce point de vue, Thierry Virol, Associé fondateur d’Alixio avec Raymond Soubie, estime en effet que « Jean-Dominique s’inscrit dans la trajectoire de Jean-Louis Borloo qui a été précurseur en la matière. Borloo & Associés était plus qu’un cabinet d’avocats, ses équipes apportaient autant d’importance à l’analyse financière qu’à l’analyse juridique, à une époque où les principaux cabinets de la place avaient délaissé des matières telles que la fiscalité, jugée trop comptable, aux ex-conseils juridiques et aux cabinets d’audit ».
« Il s’impose par ses raisonnements et pas par un effet de manche »
« Il a une approche consensuelle, tout en rondeur et non conflictuelle. Il a une méthode qu’il est l’un des seuls à maîtriser, car il trouve le point d’équilibre et s’impose par ses raisonnements et pas par un effet de manche. Sa formation initiale d’ingénieur lui donne une compréhension du business inégalée. Pour ces raisons, il est sans équivalent » nous confie Nicolas de Germay, Président d’Alandia (Investisseur en retournement) et fondateur de l’ARE.
Unanimement reconnu, Jean-Dominique Daudier de Cassini a pris la direction de l’Association pour le Retournement des Entreprises (ARE) entre 2016 et 2018 et a joué un rôle important dans la représentation de cet écosystème auprès des pouvoirs publics.
Gros travailleur, Thierry Virol nous confirme que « vous pouvez l’appeler tôt le matin et tard le soir, et ne serez jamais étonné de l’avoir au téléphone. Dans les dossiers, il n’a pas peur de maintenir des positions assez dures, mais le fera toujours de manière très courtoise. Il a par ailleurs une excellente connaissance de son écosystème et des acteurs qui le composent ».
Passionné par son métier, il assure ne pas avoir eu de dossiers phares dans sa carrière et le compare volontiers à la gestion du service des urgences dans un hôpital « Quand vous avez un accidenté qui arrive, il passe aux urgences. Aux urgences il y a trois objectifs majeurs : la gestion des flux de l’hôpital, le diagnostic de crise et enfin le maintien des fonctions vitales, c’est-à-dire la stabilisation pour permettre l’opération. Dans une entreprise en difficulté, c’est exactement pareil. L’opération se fait en trois temps : le diagnostic, la stabilisation et la restructuration ».
Originaire du Pas-de-Calais, il a grandi à Saint-Omer et a été marqué par la transformation industrielle de sa région qui a frappé jusque chez lui, emportant la tannerie familiale vers la faillite. « C’est peut-être là que tout a commencé pour lui … » nous confiera Thierry Virol. Habitué du Touquet, il sait rester discret sur lui-même, même si au nombre de livres présents dans son bureau, il ne pourra pas cacher son goût pour la lecture.
Par Cyprien de Girval
Pour en savoir plus, rendez-vous le 29 novembre à 8h15 chez Capstan Avocats
En partenariat avec la Banque Thémis et la société Drooms