Mayday a identifié de belles initiatives en région qui viennent au soutien du rebond des entreprises. La première se situe en Charente, avec la création d’un fonds pour soutenir le financement de ces entreprises. La seconde en Normandie avec le dispositif ARME. Et la troisième dans les Hauts de France avec la création de deux fonds de soutien préventif.
En Charente, 20% des entreprises en redressement judiciaire s’en sortent. C’est un très beau chiffre qu’il convient de mettre en avant pour redonner de l’espoir à tous ceux qui rencontrent des difficultés.
Ce fut notamment le cas de l’entreprise Cinq MC, qui a su sortir vainqueur de cette période de difficultés, grâce notamment à une volonté quotidienne de ses équipes de se battre pour avancer, innover et sauver l’entreprise. Une grande implication etune équipe soudée pour le sauvetage de son entreprise.
Pour participer à cette dynamique de sauvetage des entreprises, la région Nouvelle Aquitaine a mis en place une aide pour accompagner les entreprises dans le financement de leurs investissements. Cette aide est attribuée à condition que l’entreprise bénéficie du financement complémentaire d’un tiers (actionnaire, banque). Or, les banques sont assez réticentes à financer les investissements portés par des entreprises en difficulté.
Pour faciliter cette démarche, l’Union Patronale de la Charente veut donc créer un fonds disposant 1,5 millions d’euros de liquidité pour devenir ce tiers et permettre aux entreprises qui ne peuvent être accompagnées par le banques de bénéficier de l’aide de la région. Ce fonds sera alimenté par les chefs d’entreprises charentais et géré par une association dont ils seront membres. L’aide pourra prendre la forme soit d’un apport en compte-courant à la condition que ce dernier soit au minimum de 5% du capital, soit d’un prêt participatif à taux zéro, sur cinq ans. Une fois le rebond de l’entreprise avéré, celle-ci s’engage à abonder le fonds. Avec 1,5 millions d’euros le fonds devrait pouvoir accompagner entre cinq et sept dossiers concomitamment pour des montants compris entre 100 000 et 250 000 euros.
Pour illustrer l’utilité d’une mesure comme celle-ci, prenons l’exemple d’une entreprise en redressement judiciaire. Elle devra financer son besoin en fonds de roulement (achat de matière première par exemple) et devra pour cela payer ses fournisseurs immédiatement alors même que les clients règlent à 45 ou 60 jours. Cela nécessite un besoin de trésorerie important…
Elle devra également financer des investissements (renouvellement de matériel par exemple) pour conserver une certaine compétitivité et rebondir et les banques seront frileuses pour soutenir ces investissements. Une telle initiative représente donc une belle opportunité pour ces entreprises désireuses de rebondir.
En Normandie également, ou la région se félicite de son dispositif ARME (Anticipation, Redressement, Mutations Economiques) qui vient en soutien à l’activité économique et qui a déjà bénéficié à plus de 400 entreprises en difficulté pour 17 millions d’euros.
Concrètement, il s’agit de subventions directes de la région ou de prêts à taux zéro à destination des TPE et PME en difficulté. La région permet à ces entreprises de renflouer leur trésorerie et d’affronter plus facilement les difficultés en faveur de leur redressement.
La région Hauts de France est aussi dotée de deux fonds de soutien préventif aux entreprises qui rencontrent des difficultés et qui ne font pas encore l’objet d’une procédure collective : Hauts de France Prévention, créé conjointement par la CCI et la région en soutien aux entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie passagères et doté de 20 millions d’euros. Puis le fonds Premiers Secours initié par le Président du Tribunal de Commerce de Lille Métropole Eric Feldmann et adopté par Xavier Bertrand. Ce fonds vise à prévenir la disparition des entreprises et sauvegarder l’emploi. Il participe sous forme d’avances de 5 000€ à 50 000€ pour les TPE et PME qui doivent faire face à des imprévus.
Un soutien accordé au bon moment a toute les chances de faciliter le sauvetage d’une entreprise.
Par Bastien de Breuvand
2 comments