L’Association des Investisseurs en Retournement (AIR) a été créée pour développer et favoriser la reprise d’entreprises en retournement. « Nous souhaitons développer la culture du retournement des entreprises en difficulté car elle n’existe pas » confie Nicolas de Germay, fondateur de l’AIR et par ailleurs associé fondateur d’Alandia Industries, une holding d’investissement dans les entreprises en difficulté.
Le constat est sans appel « Un trop grand nombre d’entreprises en difficulté est condamné à la liquidation faute de trouver un repreneur » poursuit-il. Une situation qui laisse sur le bord de la route plusieurs milliers d’emplois et conduit au démantèlement de l’outil industriel. Les chiffres le confirment, à l’heure actuelle, seulement 10% des entreprises en procédure collective trouvent une solution positive via un plan de sauvegarde, un plan de continuation ou de cession.
« Le secteur des entreprises en difficulté fait peur, parce qu’il est bien souvent méconnu et empreint d’une complexité réglementaire et juridique qui fait fuir les investisseurs potentiels »
Une situation qui s’explique par un contexte défavorable à l’investissement dans ces entreprises : « Le secteur des entreprises en difficulté fait peur, parce qu’il est bien souvent méconnu et empreint d’une complexité réglementaire et juridique qui fait fuir les investisseurs potentiels ». Nicolas de Germay reconnaît qu’il existe en France un trop petit nombre d’acteurs de l’investissement en retournement.
Pour inverser la tendance et favoriser l’émergence de nouvelles solutions pour ces entreprises trop souvent condamnées malgré elles, l’AIR souhaite apporter davantage de transparence à une profession qui s’inscrit dans une réelle démarche de soutien au tissu économique français.
“Une opération de retournement s’inscrit dans un contexte économique, social et environnemental qu’il convient de prendre en compte”
Outre les formations dédiées proposées par l’AIR ou sa participation à l’évolution du cadre réglementaire général, l’association vient de publier la charte d’engagement des investisseurs en retournement.
Cette charte vient notamment rappeler qu’une opération de retournement s’inscrit dans un contexte économique, social et environnemental qu’il convient de prendre en compte pour assurer la pérennité d’une entreprise et de ses emplois. Elle se veut également un outil de transparence et un engagement pris à l’attention des organes de la procédure pour les orienter vers les acteurs du retournement qui partagent ces valeurs.
Pour Nicolas de Germay, « Retourner une entreprise en difficulté, c’est d’abord assurer sa pérennité. Pour cela, il est nécessaire de lui redonner une capacité d’autofinancement et d’intégrer le capital humain à chaque instant de la vie de l’entreprise via un dialogue social constructif et une valorisation des salariés en les associant pleinement au projet et en partageant la création de valeur avec eux. C’est aussi agir en conscience des impacts de l’activité économique sur l’environnement en veillant à en intégrer les enjeux au quotidien et c’est enfin garantir un mode de gouvernance transparent. Cette charte de bonne conduite est là pour l’exprimer pleinement ».
Une excellente initiative au service de notre économie que les signataires* de la charte s’engagent à partager avec les dirigeants, co-actionnaires, représentants des salariés et salariés des entreprises concernées.
*La charte a été signée par les membres de l’association parmi lesquels on retrouve notamment les fonds Butler Capital Partners, Active Invest, Vermeer Capital, Equinox, Arcole Industries et Alandia Industries tous spécialisés dans les opérations de retournement d’entreprises en difficulté.