Né en 2010 de la fusion entre l’américain Hogan & Hartson et le britannique Lovells, Hogan Lovells, désormais présent aux Amériques, en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe, s’est imposé comme l’un d’un tous premiers cabinets d’affaires international. En France, le bureau parisien, dirigé par Xenia Legendre, peut quant à lui compter sur l’implication de 180 avocats dont Marie-Aimée de Dampierre Chair de toute la firme globale et la présence d’une équipe restructuring de premier plan. Savant mélange d’expériences et de personnalités, les avocats emmenés par Philippe Druon, Cécile Dupoux et Astrid Zourli qui a récemment été nommée associée, enchainent les dossiers et s’imposent comme l’une des meilleures écuries de la place.
Très technique, à l’aise à l’international et assumant une approche musclée dans les rapports de force, si l’équipe est présente sur de petits dossiers, c’est sur les plus importantes restructurations financières de la place qu’elle montre tout son potentiel. Basés au sein d’un cabinet connu pour servir une clientèle d’institutions financières, les avocats du département restructuring accompagnent davantage des débiteurs de toute taille, leurs actionnaires et leurs repreneurs, en amiable comme en judiciaire. Et s’ils interviennent parfois aux côtés de l’Etat Français, ils n’interviennent que très peu aux côtés des créanciers bancaires traditionnels. A la manœuvre dans la restructuration de la compagnie maritime française Bourbon, celle titanesque de 4,5 milliards d’euros du géant hôtelier Accorinvest qu’il a fallu gérer en trois mois tout en levant 1 milliard d’euros, aux côtés de l’Etat français dans Arc International ou encore des administrateurs judiciaires dans Technicolor, l’équipe a fait une entrée par la grande porte chez Hogan Lovells et s’est bâtie une réputation de premier plan.
Particulièrement présente dans les restructurations financières où Philippe Druon assume une approche virile des négociations, l’équipe intervient également sur des restructurations industrielles sensibles avec Cécile Dupoux qui cultive une clientèle étrangère notamment dans le secteur de l’automobile. L’avocate se montre « présente malgré le décalage horaire » avec ses clients souvent américains et canadiens, « dotée d’un très bon sens business » et apporte « des réponses qui dépassent le seul cadre juridique » pour Lance Lis, General Counsel d’Inteva. Sachant « cultiver une relation au long cours, ce qui n’est pas si fréquent dans ce marché » ajoute Sandra Beladjine, administrateur judiciaire associée chez BCM, elle s’impose en sparring partner.
Une équipe d’avocats deal maker, assumant une approche musclée des négociations
Exerçant depuis une dizaine d’années chez Hogan Lovells, l’avocate qui a fait ses premières armes auprès de Gabriel Sonier, avant de rejoindre Linklaters puis Hogan Lovells, a bénéficié courant 2019 du renfort significatif de Philippe Druon et son équipe. Charismatique et « instinctif » pour Sandra Beladjine, véritable « fauve du restructuring » pour l’administrateur judiciaire qui l’a fréquenté de longues années chez Weil Gotshal & Manges, Philippe Druon est de toutes les grandes restructurations de la dernière décennie. Repéré il y a trente ans par Georges Terrier, une figure importante du barreau d’affaires, chez qui il a fait ses premières armes à une époque « où les avocats étaient moins spécialisés qu’aujourd’hui » rappelle Philippe Dubois, avocat associé chez De Pardieu Brocas Maffei, il a d’abord touché à tout avant de se spécialiser dans cette matière. « Offensif, mais toujours deal maker » pour Sandra Beladjine, l’avocat assume volontiers un côté bagarreur en négociation, mais revendique « se battre à la loyale » et exècre les coups bas. Considéré comme « l’un des tous premiers professionnels du restructuring » par Yves Alexandre, associé chez L-GAM, l’avocat, qui est doté « d’un sens du commercial » remarqué et qui sait « nouer une relation de confiance », est réputé pour son engagement, sa disponibilité et sa capacité à faire bouger un dossier.
Et puisque le talent n’attend pas le nombre des années, Astrid Zourli, qui a été nommée associée début 2022, est l’un des nouveaux visages d’une génération d’avocats trentenaires en pleine émergence. Formée chez Weil Gotshal & Manges par Philippe Druon et Jean-Dominique Daudier de Cassini, elle se confronte depuis dix ans aux plus importantes restructurations du pays. Elle a acquis une « importante légitimité en jouant le premier rôle dans d’importants dossiers tels que Bourbon où elle a travaillé avec tous les bureaux et toutes les pratiques » nous confie Philippe Druon. Animée d’une détermination sans faille, elle imprime sa marque : « grosse bosseuse, juriste exigeante, elle est volontariste, ne lâche pas facilement sur le deal tout en sachant faire preuve de pragmatisme » résume Philippe Dubois. « Créative, elle comprend les rapports de force et avance avec sang-froid » appuie Sandra Beladjine.
Avocats de débiteurs, complets et complémentaires
Le résultat ? En à peine deux ans, l’équipe a fait du restructuring une place forte du cabinet. Et pour cause, savant mélange des générations et des personnalités, les associés emmènent au front l’une des plus belles écuries de la place. « Solides, capables de sécuriser les opérations les plus complexes, dotés de fortes personnalités » utiles non pas pour écraser « mais pour résister » indique Cédric Colaert, associé chez Eight Advisory, c’est « sous la pression des plus gros dossiers qu’ils donnent tout leur potentiel » insiste le conseil financier. Après avoir quitté Weil Gotshal & Manges pour Hogan Lovells avec également Clémence Droz en restructuring et une Counsel, Cristina Marin, en financement, dont la pratique s’est vue récemment renforcée par Constance Brégé, l’équipe, qui a rejoint Cécile Dupoux et sa collaboratrice Fatoumata Traoré, a recruté Paul Duarte, Alexandre Heyte et, plus récemment, Maxime Vaillant-Theodat. « Des premières années que nous avons formés à nos méthodes et à nos valeurs » précise Philippe Druon. Depuis, les juniors sont devenus middle dans une équipe où les années comptent double et d’autres recrutements sont prévus.
Après une année 2020 extraordinairement occupée jusqu’en mars 2021 puis une année de relative accalmie en 2021, ils attaquent une année 2022 très active, impliqués dans plusieurs dossiers liés au secteur automobile perturbé par l’inflation et le manque de matières premières, dans le retail et dans certains secteurs inattendus comme des fabricants de vaccins tropicaux qui souffrent de la baisse du tourisme mondial. Avocat de débiteurs, l’équipe attend les effets de la transposition de la directive qui « propose un changement complet de paradigme pour les sociétés qui remplissent les critères de taille », et se préparent avec les équipes américaines de la firme. Et pour cause, « ils ont un temps d’avance sur nous, car ils se sont posés avant nous les mêmes questions» précise Cécile Dupoux.
Le lecteur l’aura compris, dans un métier où « les Hommes comptent plus que les cabinets » comme l’indique Yves Alexandre, cette équipe-là ne laisse pas indifférente. La recette gagnante ? Beaucoup d’audace, une envie d’adrénaline, le goût de transmettre et du travail d’équipe. Alors que Philippe Druon a été amené, il n’y a pas si longtemps, « a fêté ses 50 ans … au CIRI à l’occasion d’une réunion de travail » se souvient Philippe Dubois, celui qui considère que « le plus court chemin d’un point à un autre c’est la ligne droite » comme le rappelle l’associé de De Pardieu Brocas Maffei, le dit clairement : « après m’avoir tant donné, il me fallait faire associer Astrid, c’est elle qui incarne l’avenir » ! Mais rassurez-vous, à ceux qui s’en inquièteraient, « ma date de péremption n’est pas encore arrivée ». Ses autres pur-sang qui l’attendent sagement en Normandie attendront …
Par Cyprien de Girval