Par jugement du 10 janvier 2020, le Tribunal de commerce de Paris a arrêté le plan de cession des actifs et activités de la société du groupe Altifort, Gaz Liquéfiés Industrie (GLI), en redressement judiciaire au profit de la société polonaise Chemet SA (64 M€ de chiffre d’affaires et 552 salariés).
Fondée en 1958, la société GLI est spécialisée dans la fabrication de bouteilles et de stockages fixes ou mobiles, à usage domestique ou industriel pour les GPL et les gaz liquéfiés, comprimés ou dissous (activité production) et dans les services de déplacement, installation, inspection, maintenance et rénovation de réservoirs de gaz (activité services).
La société GLI employait plus de 500 salariés répartis sur les deux sites industriels situés à Bischwiller et à Civray, les neuf sites de services et les quatre dépôts et réalisait en 2018 un chiffre d’affaires de 63 M€.
Placée en redressement judiciaire par jugement du 25 juillet 2019 à la suite de la faillite de son unique actionnaire le groupe métallurgique franco-belge Altifort, le Tribunal de commerce de Paris a fixé au 30 septembre 2019 la date limite de dépôt des offres de reprises des actifs et activités de la société GLI. Cette date a ensuite été prorogée au 28 octobre 2019.
En plus de la société Chemet, deux autres candidats étaient en compétition pour la reprise de la société GLI : le groupe Galilé, conduit par l’ancienne équipe dirigeante du groupe d’Altifort, et l’investisseur parisien Verdoso, lui-même ancien actionnaire majoritaire de GLI.
L’audience d’examen des offres de reprise s’est tenue le 18 décembre 2019 et le 10 janvier 2020, le Tribunal de commerce de Paris s’est prononcé en faveur de l’offre de la société Chemet qui prévoyait la reprise totale des actifs corporels et incorporels de la société, des activités production et service et de 502 salariés sur les 504 salariés employés par la société GLI.
Avec cette acquisition, la société Chemet qui présente des synergies très fortes avec les activités de la société GLI, mais qui dispose en Pologne de capacités de production insuffisantes pour répondre à la demande de ses clients, entend localiser en France une partie de la production à destination de ses clients actuels (15,2 M€ de chiffre d’affaires supplémentaires en 3 ans) et poursuivre une stratégie de développement sur le marché de l’Europe de l’Ouest. Les deux usines françaises exploitées par GLI viennent s’ajouter aux deux usines déjà installées en Pologne, portant à plus de 1.050 le nombre total de salariés du groupe et à 200 millions d’euros le chiffre d’affaires prévisionnel d’ici trois ans. La société Chemet prévoit aussi 117 nouvelles embauches en France sur trois ans.
Les études SCP Abitbol & Rousselet (Frédéric Abitbol) et SCP Thévenot Partners Administrateurs Judiciaires (Christophe Thévenot) sont intervenues en qualité d’administrateurs judiciaires.
Les études SELAFA MJA (Valérie Leloup-Thomas) et SELARL Frédéric Blanc sont intervenues en qualité de mandataires judiciaires.
GLI était conseillée par le cabinet d’avocats DFBD (Véronique Dobelle).
La société Chemet SA était conseillée par le cabinet d’avocats TAJ Deloitte Legal (Stéphanie Chatelon, Arnaud Pédron, Joëlle Turci, Frédérick Wlodkowski et Hermine Robert en droit des entreprises en difficulté et droit des sociétés ainsi que Malik Douaoui, Florence Théodose et Carole Torres Ribeiro en droit social) et par le département restructuring du cabinet Deloitte Finance (Jean-Pascal Beauchamp, Christophe Guerner, Maxime Levrouw, Marie Sauli et Erwan Barret) pour les aspects financiers.
Par Pauline Vigneron