Mayday a rencontré Benoit Desteract, Directeur Général de la Banque Thémis, partenaire du Mayday Morning du 24 mai prochain organisé avec Weil Gotshal & Manges, Corpcom et Eight Advisory sur la « sécurisation des opérations de restructuration ».
Mayday : Vous intervenez aux côtés des entreprises en difficulté et avez lancé l’observatoire des entreprises en difficulté avec le cabinet Eight Advisory. Pourriez-vous nous présenter les principaux constats que vous tirez de votre dernière étude ?
Benoit Desteract : La dernière étude fait ressortir une baisse sensible de -6% des procédures collectives pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1M€. Par contre nous assistons à une progression de 46% pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de 20M€.
Ceci s’explique sans doute par deux phénomènes : la difficulté croissante pour le retail de s’adapter et la complexité pour le secteur industriels à suivre des changements trop rapides, pour la filière diesel par exemple.
Mayday : En tant qu’acteur spécialisé dans le financement des entreprises en difficulté, quels sont les principaux points de vigilance que vous identifiez lorsque vous êtes sollicités pour intervenir sur un dossier ?
BD : Les principaux points de vigilance sont, selon moi, le contexte et lorsque nous sommes sollicités, les points les plus importants sont :
- la compréhension par le chef d’entreprise de la gravité de la situation, son engagement et sa volonté de s’en sortir;
- les acteurs qui entourent le dossier;
- des prévisionnels de cash crédibles;
- la capacité à appréhender les garanties prises si le dossier bascule en cession/liquidation.
Mayday : Lorsque le financement de la période d’observation est assuré, quels sont les principaux risques que vous identifiez pouvant freiner le processus de restructuration ?
Lorsque le financement de la période d’observation est assuré, il est essentiel que l’équipe dirigeante soit en capacité d’accepter la remise en cause du modèle économique, pour permettre qu’un business plan crédible soit validé et porté par les bons acteurs. Le principal risque reste surtout la difficulté dans les cas d’une cession, à trouver des repreneurs solides.