Par jugement du 19 septembre 2024, le Tribunal de Commerce de Boulogne-sur-Mer a arrêté le plan de continuation par classes de parties affectées de l’Imprimerie Mordacq. Cette décision permet le sauvetage d’une imprimerie centenaire basée à Aire-sur-la-Lys et le maintien de 80 salariés.
Fondée en 1924, l’Imprimerie Mordacq a développé un savoir-faire, une offre de services et des produits sur la base d’un process et d’un outil industriel. Implanté dans le Pas-de-Calais, la société emploie 80 salariés pour un chiffre d’affaires de près de 22M€ en 2023. Sa clientèle est principalement composée d’agences de communication, d’éditeurs et d’acteurs de la grande distribution.
Face à l’influence du numérique sur le papier, l’imprimerie a lancé en 2019 le projet CAP2020, soit un plan d’action sur 2 ans destiné à assurer la bonne santé de l’entreprise. Pour ce faire, celle-ci a investi 9 millions d’euros afin d’agrandir sa surface d’exploitation et accueillir deux nouvelles machines.
Cependant, sur la période 2022/2023, cet acteur majeur du print a subi la hausse significative du prix de son énergie (budget multiplié par 5, jusqu’à 15% de son chiffre d’affaires) et la baisse des volumes que connait l’ensemble de la filière de l’industrie graphique.
Face à ces difficultés, l’Imprimerie s’est placée sous la protection du Tribunal qui a ouvert une procédure de redressement judiciaire à son égard le 1er mars 2024.
En sept mois de procédure, l’Imprimerie Mordacq a mis en œuvre plusieurs mesures de restructuration afin d’optimiser son organisation industrielle et commerciale, démontrant sa capacité à atteindre un niveau de profitabilité.
Par jugement du 19 septembre dernier, le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a arrêté le plan de continuation de l’entreprise par classes de parties affectées. [1]
Aussi, grâce au soutien de ses clients, de la majorité de ses fournisseurs, de l’Etat, de ses banques et crédits-bailleurs qui ont voté massivement en faveur du plan, l’Imprimerie Mordacq va pouvoir poursuivre son activité.
A noter aussi l’engagement quotidien des 80 salariés de l’entreprise familiale, de l’appui des fournisseurs et de la fidélité de ses clients.
Ainsi, l’Imprimerie Mordacq sort renforcée de sa procédure de redressement judiciaire et va pouvoir affronter les défis de son métier.
BMA (Laurent Miquel, Damien Thomas) est intervenu en qualité d’administrateur judiciaire.
Ruffin Mandataires et Associés (Marion Ruffin, Amélie Chapelet) est intervenu en qualité de mandataire judiciaire.
Franklin (Numa Rengot, Pierre Dupuys, Margaux Chaumien, Marouan Fawzi) est intervenu en tant que conseil de l’Imprimerie Mordacq
SLIGEC (Francis Druon, Juliette Lutyn), Grant Thornton (Clotilde Delemazure, Antoine De Chomereau, Frédéric Pena) et Pansard & Associés (François Delbecq, François Crequy) sont intervenus sur les aspects financiers pour l’ Imprimerie Mordacq
[1] Les « classes de parties affectées » ont remplacé les traditionnels « comité de créanciers », depuis la loi PACTE du 15 septembre 2021. Ce changement majeur a notamment pour objectif une meilleure prise en considération des intérêts des créanciers. Les « classes de parties affectées » réunissent les créanciers selon un critère de communauté d’intérêt économique, soit des créanciers qui, par la nature de leur créance, prennent des risques comparables et disposent de créances et d’intérêts similaires.
Par Agathe Caquineau