Le 17 décembre dernier, le Tribunal de commerce de Créteil a homologué l’accord entre Corsair, l’État et un consortium d’investisseurs. Cet accord présente une solution de financement collectif permettant à Corsair de surmonter la crise et d’assurer la pérennité de son activité. Le résultat d’un travail conséquent pour lequel il faut souligner une implication exceptionnelle du management.
La société Corsair, troisième compagnie aérienne régulière française dirigée par Pascal de Izaguirre emploie actuellement 1 100 collaborateurs et transporte 1,2 million de passagers par an. Corsair opère des vols réguliers vers les Caraïbes, l’océan Indien, l’Afrique et le Canada.
Avec l’arrivée de la crise sanitaire, le secteur du transport aérien a été fortement impacté. Après avoir échoué à obtenir un PGE au printemps dernier, la compagnie aérienne Corsair était parvenue à monter un plan de sauvetage de 300 millions d’euros, avec le soutien d’un consortium d’entrepreneurs réunissant des entrepreneurs notamment des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi que des collectivités territoriales et constitué à l’initiative de Eric Kourry et Patrick Vial-Collet.
C’est dans ce contexte qu’un accord a pu être trouvé entre les actionnaires de Corsair (Intro Aviation et le groupe TUI), le consortium d’investisseurs et l’État. L’accord prévoit une contribution financière globale des parties prenantes de près de 300 millions d’euros devant permettre à Corsair, dans le contexte de crise que traverse le secteur du transport aérien, de se restructurer et se développer à la faveur d’un projet stratégique ambitieux recentré sur les destinations ultramarines. La mise en place de cet accord a nécessité la dénonciation et la renégociation de 124 accords collectifs et prévoit la cession de la totalité de la participation des actionnaires historiques.
La Commission européenne a quant à elle donné son autorisation concernant plusieurs aides de l’État français à la société Corsair portant sur un montant de 106,7 millions d’euros et sur une indemnisation de 30,2 millions d’euros pour les dommages subis en raison de la crise sanitaire, en faveur de la compagnie aérienne française Corsair.
Le protocole, négocié sous la supervision du CIRI et de l’étude FHB (Hélène Bourbouloux) en qualité de conciliateur, a été homologué par le Tribunal de commerce de Créteil le 17 décembre 2020.
Les soutiens financiers prévus dans le cadre du protocole donnent à Corsair des bases financières solides pour assurer sa pérennité. Le consortium souhaite accompagner Corsair dans son projet de restructuration et de développement, et permettre ainsi le maintien d’un nombre suffisant d’acteurs sur les dessertes des DROM.
L’étude FHB (Hélène Bourbouloux, Alicia Alves) est intervenue en tant que conciliateur dans le dossier Corsair.
Corsair a été conseillé par le cabinet Weil, Gotshal & Manges Paris (Jean-Dominique Daudier de Cassini, Anne-Sophie Noury, Laura Bavoux, Adrien Coulaud et Camille Bretagne en restructuring, Alexandre Duguay en corporate, et Romain Ferla, Anne-Laïla Abback et Line Le Gleut sur les sujets relatifs aux aides d’Etat) sur les aspects judiriques. Eight Advisory (Cédric Colaert,Édouard Dutheil, Thomas Mzali et Rémy Ponzano), les banques d’affaires Lazard (François Guichot-Pérère et Aurélien Gore Coty) et Barber Hauler (Jacques le Pape) sont intervenus sur les aspects financiers.
Le consortium d’investisseurs était conseillé par le cabinet Redlink (Jean-Charles Barbaud, Thibault Ricard, Julien Tirel).
L’actionnaire Intro Avation était conseillé par le cabinet FTPA (Bruno Robin et Romain Lantourne).
L’actionnaire Tui était conseillé par le cabinet Santoni/ Allen & Overy (Frédéric Moreau, Bérangère Rivals et Timothé Drezet).
Par Agathe Caquineau