Après plusieurs semaines de suspens, l’avenir du distributeur d’ameublement Conforama semble enfin scellé. Le groupe sud-africain Steinhoff a annoncé la cession de Conforama France à Mobilux, principal actionnaire de But.
Conforama France, l’enseigne française d’ameublement contrôlée depuis 2011 par le groupe Steinhoff, a dû stopper net sa dynamique de relance qu’elle avait engagée depuis juillet 2019, en raison des mesures sanitaires prises pendant la crise du Covid-19. Le 8 juillet dernier, Mobilux actionnaire majoritaire du groupe But a annoncé la signature d’un accord en vue de l’acquisition de Conforama France et de certains actifs immobiliers rattachés à son activité.
L’opération devrait être menée à son terme d’ici à la fin du mois de septembre 2020 après aval de l’Autorité de la concurrence. Elle permettra à Conforama France de recevoir immédiatement 150 millions d’euros d’argent frais, dont un Prêt Garanti par l’Etat (PGE) de 100 millions et un prêt relais de 50 millions d’euros de la part de Mobilux. Dès l’opération finalisée, Conforama obtiendra un second PGE de 200 millions d’euros, accompagné d’une augmentation de capital du même montant souscrite par Mobilux.
Les créanciers obligataires ont accepté de soutenir le projet de rapprochement entre Conforama et But, pour assurer la continuité de l’activité et financer le plan social préexistant au sein du groupe Conforama en France. Les principaux créanciers du groupe sud-africain Steinhoff avaient déjà accepté en avril 2019 de financer le groupe Conforama, via une émission obligataire en deux tranches d’un montant de 316 millions d’euros.
Le nouvel ensemble sera constitué sur le modèle du groupe Fnac Darty avec deux enseignes distinctes qui partageront le même actionnaire. L’enseigne But avait été rachetée en 2016 par Mobilux, spécialiste européen de l’ameublement, détenue pour moitié par le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice et pour moitié par WM Holding – une société affiliée à XXXLutz.
L’objectif de Mobilux serait de créer le leader européen de l’ameublement, capable de rivaliser avec le géant suédois Ikea. But et Conforama occupent en effet la deuxième et la troisième place du marché de l’ameublement en 2019 avec respectivement 10,86 % et 10,36 % de part de marché, derrière Ikea (15,43 %). But comptabilise 309 magasins et emploie 7.500 salariés et Conforama sera prochainement à la tête de 162 magasins et de 6.300 salariés, une fois achevée la restructuration annoncée en 2019.
Les actionnaires de But ont annoncé dans un communiqué de presse que les deux enseignes conserveraient leur identité, des stratégies commerciales distinctes et des sièges sociaux séparés. Les bénéfices de cette alliance repose avant tout sur l’optimisation de leurs achats et l’échange des avancées technologiques.
Le groupe Conforma était conseillé par les cabinets Gibson Dunn (Jean-Pierre Farges, Charles Peugnet en restructuring, Bertrand Delaunay en corporate et Nataline Fleury en droit social) et Villey Girard Grolleaud (Daniel Villey, Yann Grolleaud, Julien Sanciet, Thibault Schulthess, Hugo Matricon, Aubry Lémeret et Mirela Popstoeva) sur les aspects légaux et par Accuracy (Rodolphe Pacciarella, Jean Romain Gotteland, Arnaud Lambert et Simon Perez) sur les aspects financiers.
Les créanciers obligataires du groupe ont été conseillés par le cabinet White & Case (Saam Golshani, Aurélien Loric et Léa Gredigui en restructuring, Jean Paszkudzki en corporate, Denise Diallo, Bettina de Catalogne et Laure Elbaze, en financement, Alexandre Ippolito et Sarah Kouchad en droit fiscal, Alexandre Jaurett en droit social et Bertrand Liard en droit de la propriété intellectuelle).
La société Mobilux est conseillée par le cabinet Weil Gotshal & Manges (Anne-Sophie Noury et Julien Faure en restructuring, Jean Beauchataud, David Aknin, Pauline Régnier, Sérène Lefèvre et Elisabeth Kerlen en corporate, James Clarke, Olivier Jauffret, Timothée Buchet, Awen Carnot et Melvin Péraldi en financement et Edouard de Lamy, Alexandre Groult et Victoire Hériard-Dubreuil en droit fiscal) sur les aspects juridiques et par PwC (Sébastien Dalle, Sabine Durand Hayes et Thierry Charpentier) sur les aspects financiers.
Le cabinet Latham & Watkins (Xavier Farde et Carla-Sophie Imperadeiro) a conseillé les prêteurs dans le cadre la mise en place des PGE.
Les cabinets Santoni & Associés (Marc Santoni) et Allen & ont conseillé les acteurs bancaires sur les aspects « old money ».
Le cabinet De Pardieu Brocas Maffei (Joanna Gumpelson, Yannick Le Gall et Diane Le Chevallier) a conseillé le fonds d’investissement Tikehau.
Par Pauline Vigneron