Par jugement du 22 juin 2020, le Tribunal de commerce de Bobigny a ouvert une procédure de sauvegarde au profit du leader français du prêt-à-porter masculin Celio France et de sa maison mère, Celio International. Enième coup dur pour le marché du textile après l’ouverture des procédures collectives de La Halle, d’André et de Naf Naf.
Fondée en 1978, Celio est devenue la première marque de prêt-à-porter masculin en France tout en étant incontournable à l’international. L’enseigne exploite 1.585 magasins dans 46 pays dont 488 magasins en France et 1.097 à l’étranger et emploie près de 4.200 collaborateurs dans le monde.
Comme tous les acteurs du retail, Celio a été fortement impacté par la crise Covid-19 dans un environnement de consommation déjà fragilisé par les mouvements sociaux de 2019. La crise sanitaire vient mettre un coup d’arrêt à la nouvelle dynamique engagée par le groupe depuis septembre 2019. En effet, Celio a lancé un ambitieux plan de transformation pour répondre aux évolutions du marché de la mode masculine. En quelques mois, grâce au renouvellement de l’image de marque, à la refonte des collections, à l’accélération du digital et aux rénovations magasins, ce plan avait déjà commencé à porter ses fruits.
La fermeture brutale pendant deux mois de ses 1.585 magasins dans le monde – dont 488 points de vente en France, 484 en Inde, 62 en Espagne, 61 en Italie – a entrainé une perte de chiffre d’affaires pour le groupe de près de 100 millions d’euros pendant les mois de confinement. Aujourd’hui, près de 300 magasins sont toujours fermés dans des pays encore touchés par le Covid-19.
N’étant pas parvenue à trouver un accord avec ses partenaires bancaires, le géant de la mode masculine a décidé de placer sous la protection du Tribunal de commerce. Le Tribunal de commerce Bobigny a donc ouvert une procédure de sauvegarde au profit de Celio et a désigné l’étude FHB (Hélène Bourbouloux et Charlotte Fort), en qualité d’administrateur judiciaire. Cette solution permettra au groupe de préserver sa trésorerie pendant les prochains mois afin de se donner du temps dans la reprise de l’activité commerciale et d’adapter la transformation déjà engagée.
Seules sont concernées par cette procédure, la société d’exploitation Celio France et la maison mère Celio International. Pour l’instant, aucune des filiales étrangères, des affiliés ou des franchisés à l’international n’ont pas été touchés. Affaire à suivre …
Par Pauline Vigneron