Avocate au barreau de Paris depuis 2001, Audrey Molina est passée experte en gestion de crise depuis plus de 15 ans et représente ses clients, entreprises, créanciers et actionnaires, aussi bien en amiable qu’en contentieux. Elle interviendra au Mayday Drink du 9 juillet prochain sur la reprise d’une entreprise en difficulté.
« Dentons est un cabinet international full service qui a la spécificité d’avoir une véritable expertise en matière de restructuring. Nous avons des bureaux dans le monde entier et en particulier en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, avec des confrères qui sont en mesure de gérer l’ensemble des problématiques des clients » nous confie-t-elle.
« Le repreneur doit savoir dynamiser les équipes mais également rassurer les clients et les fournisseurs »
Pour Audrey Molina, reprendre une entreprise en difficulté, peut-être une véritable opportunité pour tout entrepreneur aguerri qui souhaite développer une activité ou faire une opération de croissance externe : « le repreneur pourra choisir les actifs et activités qui l’intéressent et qui seront nécessaires à la poursuivre de l’activité et à son développement sans reprise des dettes (sous réserve de certaines exceptions légales). La restructuration de l’entreprise sera réalisée dans le cadre de l’offre de reprise qui sera arrêtée par le tribunal : c’est un cadre de reprise unique ou tout est fait pour que l’aventure puisse continuer ».
Audrey Molina a eu l’opportunité d’accompagner de nombreux projets de reprise à succès. « J’ai travaillé sur des dossiers à fort enjeux, mais je considère que nous devons également continuer de nous investir dans des dossiers d’une taille plus modeste ».
L’un d’entre eux l’a particulièrement marqué : « J’accompagnais un repreneur dans le rachat d’une usine de fabrication de chaussures avec quasiment tous les ouvriers. Son projet était de reconvertir l’ensemble des salariés dans une activité proche. Cela a nécessité un an de travail de formation des salariés pour permettre leur reconversion. Il y avait un challenge social, de formation et industriel. Parmi les actifs repris, il y avait des biens immobiliers qui avaient été acquis à très bas prix, ce qui se justifiait en raison du soutien que devait apporter le repreneur à la transformation de l’activité. Le repreneur avait une parfaite connaissance de son marché, un projet de développement de son activité, une équipe de formateurs qui a permis de réaliser la reconversion des salariés et également de l’expérience dans ce type de reprise, ce qui a permis de préserver la quasi-totalité des emplois ».
A notre question, quelles sont les principales qualités des repreneurs rencontrés ? Audrey Molina nous répond « être entrepreneur dans l’âme avec un véritable projet de retournement et/ou de développement, avoir une bonne connaissance du marché de l’activité reprise et savoir dynamiser les équipes mais également rassurer les clients et les fournisseurs. »
Propos recueillis par Cyprien de Girval