En redressement judiciaire depuis fin mars, le Tribunal de commerce de Grenoble a arrêté le plan de cession des actifs et activités de la société André, au profit du seul candidat à la reprise, l’ancien PDG de la société, François Feijoo.
Fondée il y a plus de 120 ans, l’enseigne André est spécialisée dans la commercialisation de chaussures et d’accessoires bon marché. Elle emploie plus de 400 salariés répartis sur l’ensemble du territoire français dans 146 boutiques et a généré un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros en 2019.
Après le rachat de l’enseigne en 2018 par Spartoo et ses investisseurs (A Plus Finance, CM-CIC Capital Privé, Highland Capital Partners, Endeavour Vision et Sofina) au groupe Vivarte, le leader de la chaussure bon marché, subit de plein fouet les effets de la crise sanitaire.
Déjà fragilisée par les Gilets Jaunes et les mouvements de grève qui ont suivi, André n’a pu résister à la crise économique engendrée par le coronavirus, se voyant refuser les aides de l’Etat et perdant plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en raison de la fermeture de ses magasins et a été contrainte de se placer sous la protection du Tribunal de commerce. C’est ainsi que par jugement du 31 mars 2020, le Tribunal de commerce de Grenoble a ouvert une procédure collective au profit de l’enseigne de chaussures André avec poursuite d’activité d’une durée de six mois et a désigné les études FHB (Charlotte Fort, Hélène Bourbouloux et Victoire Dischamp) et AJ Partenaires (Ludivine Sapin et Didier Blanc-Lapierre) en qualité d’administrateurs judiciaires et la SELARL Berthelot (Geoffroy Masselon) et Philippe Serrano en qualité de mandataires judiciaires.
Les candidats à la reprise d’André avaient jusqu’au 22 juin 2020 à midi pour déposer leurs offres entre les mains des administrateurs judiciaires. Néanmoins, contrairement aux autres enseignes de prêt-à-porter sinistrées par la crise du Covid-19 telles que Naf Naf ou La Halle, André a eu le plus grand mal à trouver un repreneur et craignaient la liquidation judiciaire.
L’enseigne historique de chaussures peut désormais souffler puisque le tribunal de commerce de Grenoble a validé, par jugement du 28 juillet 2020, la seule offre de reprise en lice : celle portée par l’ancien PDG de la société, François Feijoo, qui se substitue la société 1Monde9.
Le candidat s’est engagé à reprendre 55 fonds de commerce sur les 106 boutiques (dont 102 ayant rouvertes) exploitées en propre par la société Tooandre, ainsi que 13 affiliés et 1 corner, soit 221 salariés sur les 409 employés d’André, moyennant le prix de 500.000 € (dont stocks). Outre le prix de cession, le repreneur s’est engagé à financer l’exploitation en apportant 5 millions d’euros en fonds propre et a obtenu des accords de financement pour 3 millions d’euros.
Le jugement souligne l’exemplarité et l’implication de l’actionnaire pendant la procédure. Entre le gel de ses comptes courants et les sommes versées lors de la période d’observation, son engagement s’élève en effet à près de 15 millions d’euros.
André a été accompagnée par ses administrateurs judiciaires, les études FHB (Charlotte Fort, Hélène Bourbouloux et Victoire Dischamp) et AJ Partenaires (Ludivine Sapin et Didier Lapierre) et ses mandataires judiciaires, la SELARL Berthelot (Geoffroy Masselon) et Philippe Serrano.
André était conseillée par le cabinet Poulain & Associés (Jean-Paul Poulain, Amandine Rominskyj et Antoine Poulain).
Le repreneur, la société 1Monde9 et son dirigeant, François Feijoo étaient représentés par le cabinet Depoix-Robain (Nicolas Depoix-Robain, Sophie Leprince et Alice Bon) ainsi que par la banque d’affaires D’Ornano Partners (Nicolas Bayle).
Par Pauline Vigneron