Contrairement aux autres enseignes de prêt-à-porter sinistrées par la crise du Covid-19 telles que Naf Naf ou La Halle, André peine à trouver un repreneur et ses salariés craignent son placement en liquidation judiciaire.
Fondée il y a plus de 120 ans, l’enseigne André est spécialisée dans la commercialisation de chaussures et d’accessoires bon marché. Elle emploie plus de 400 salariés répartis sur l’ensemble du territoire français dans 146 boutiques et a généré un chiffre d’affaires de 96,7 millions d’euros en 2018.
Après le rachat de l’enseigne en 2017 par Spartoo et ses investisseurs (A Plus Finance, CM-CIC Capital Privé, Highland Capital Partners, Endeavour Vision et Sofina) au groupe Vivarte, le leader de la chaussure bon marché, subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire.
Déjà fragilisée par les Gilets Jaunes et les mouvements de grève qui ont suivi, André n’a pu résister à la crise économique engendrée par le coronavirus, se voyant refuser les aides de l’Etat et perdant plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en raison de la fermeture de ses magasins et a été contrainte de se placer sous la protection du Tribunal de commerce.
Par jugement du 31 mars 2020, le Tribunal de commerce de Grenoble a ouvert une procédure collective au profit de l’enseigne de chaussures André avec poursuite d’activité d’une durée de six mois et a désigné les études FHB (Hélène Bourbouloux) et AJ Partenaires (Ludivine Sapin) en qualité d’administrateurs judiciaires et la SELARL Berthelot (Geoffroy Masselon) et Philippe Serranoen qualité de mandataires judiciaires.
Les candidats à la reprise d’André avait jusqu’au 22 juin 2020 à midi pour déposer leurs offres entre les mains des administrateurs judiciaires
Contrairement à ce que sa maison mère, la société Spartoo avait laissé entendre, cette dernière a finalement décidé de ne pas se positionner pour la reprise d’André. A défaut de repreneur, l’enseigne craint la liquidation judiciaire. Affaire à suivre…
André est accompagnée par le cabinet Poulain & Associés (Jean-Paul Poulain, Amandine Rominskyj et Antoine Poulain).
Par Pauline Vigneron