Paray Vieille Poste, le 3 septembre 2019 : Comme la presse s’en est fait l’écho ces derniers jours, la plus ancienne compagnie aérienne française, Aigle Azur, sous l’administration provisoire de l’étude FHB, prise en la personne de Maître Hélène Bourbouloux, depuis le mardi 27 août 2019, a sollicité et obtenu son placement en redressement judiciaire hier lundi 2 septembre 2019. Un appel d’offres a été lancé avec une date limite de dépôt des offres fixée au 9 septembre 2019.
L’exploitation se poursuit
La Selarl AJRS, située au 8 rue Blanche 75008 Paris, a été nommée en qualité d’administrateur judiciaire. Un appel d’offres a été lancé et les candidats repreneurs ont jusqu’au lundi 9 septembre 2019 à 12h00 pour déposer leur offre de reprise à l’adresse email suivante aigle-azur@offres.ajrs.fr.
Si le calendrier est serré, selon le journal La Tribune, AIR France et d’anciens dirigeants de compagnies aériennes étudieraient le dossier et des discussions seraient actuellement en cours avec le CIRI et les organes de la procédure.
La plus ancienne compagnie française
Créée il y a 73 ans par Sylvain Floirat, Aigle Azur fut la première compagnie privée d’après-guerre. Elle commença son activité avec quelques Junkers Ju 52 dont la capacité était de 32 passagers. La Tunisie et le Liban furent les premières destinations.
Rapidement, la modernisation de sa flotte lui permit d’étendre ses activités à l’Indochine et l’Algérie où les transports de rapatriés vers la métropole étaient un marché important.
A ce jour, AIGLE AZUR est la deuxième compagnie aérienne française et emploie 1150 salariés.
60 % de ses vols vers l’Algérie
Si la compagnie dessert un vaste panel de destinations vers l’Afrique de l’Ouest (vols au Mali), en passant par l’Europe (vols en France, vols au Portugal, vols en Russie, vols en Ukraine) ainsi que le Proche-Orient (vols au Liban), elle est spécialisée vers l’Afrique du Nord (vols en Algérie) qui représente 60 % de son trafic. AIGLE AZUR subit donc un marché très saisonnier difficile à gérer avec une concurrence exacerbée.
Dans ce contexte, l’entreprise a essayé, au prix d’un effort financier très important d’installer de nouvelles lignes vers le Brésil et la Chine, en vain puisque la compagnie perd de l’argent depuis 2012.
Par Cyprien de Girval