Par un jugement en date du 26 février 2021, le Tribunal de commerce de Bobigny a retenu l’offre de reprise présentée par THOM Group et Renaissance Luxury Group, via sa filiale Altesse.
En difficultés financières, le groupe Agatha a dû déclarer son état de cessation des paiements le 30 octobre 2020 auprès du Tribunal de commerce de Bobigny. Par jugements en date des 5 novembre et 15 décembre 2020, le Tribunal de commerce de Bobigny a ouvert des procédures de redressement judiciaire au profit des quatre principales filiales françaises du groupe.
En 2019, le groupe Agatha, dont les boutiques sont aisément reconnaissables à leur devanture bleu nuit avait réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. Mais cette même année, elle enregistre également une perte de plus de 11 millions d’euros. Fondée par Michel Quiniou en 1974, Agatha s’est démarquée en se situant entre la bijouterie low cost et la joaillerie de luxe avec la volonté de rendre ses créations (dont ses célèbres bijoux modulables) accessibles.
Par un jugement en date du 26 février 2021, le Tribunal de commerce de Bobigny a adopté un plan de cession au profit de THOM Group et Renaissance Luxury Group. Les nouveaux propriétaires du joaillier milieu de gamme habitué aux zones marchandes de l’Hexagone n’ont cependant pas communiqué le montant et les conditions de l’opération. Il y a quelques mois, Agatha employait environ 400 employés, pour 120 points de vente. Cette reprise a pour but de développer la marque à l’international, notamment en Asie et en Europe, et de renforcer sa position de leader sur son marché par la consolidation de ses canaux de distribution.
Le groupe THOM gère notamment Histoire d’Or, Marc-Orian, TrésOr, Stroili ou encore Smizze et Renaissance Luxury group est un spécialiste du redressement actif dans le secteur des bijoux avec les Georgettes ou encore Saunier. Les deux repreneurs ont ainsi affirmé vouloir rendre « à cette marque emblématique de la bijouterie française ses lettres de noblesse et son rayonnement en France et à l’international » selon leur communiqué. « Plusieurs millions d’euros seront investis pour la relance d’Agatha », selon le communiqué qui n’en précise toutefois pas le montant.
Notons qu’Eric Lefranc, président de Renaissance, dirigera la nouvelle structure Agatha et Romain Péninque, le PDG de groupe THOM, présidera son conseil de surveillance.
La SCP Abitol & Rousselet (Joanna Rousselet) et Bernard Houplain sont intervenus sur le dossier en tant qu’administrateurs judiciaires.
MJA (Julia Ruth) et MJS Partners (Nicolas Soinne) sont intervenues sur le dossier en tant que mandataires judiciaires.
Le groupe Agatha était conseillé par August & Debouzy (Laurent Cotret et Armelle Loste).
THOM Group était conseillé par White & Case (Saam Golshani, Alexandre Balat et Alice Léonard sur les aspects restructuring, Jean Paszkudzki sur les aspects corporate, Alexandre Jaurett et Dany Luu sur les aspects de droit social, Clara Hainsdorf et Mûre Maestrati sur les aspects de droit de la propriété intellectuelle, Brice Engel et Anne Sauvebois-Brunel sur les aspects immobiliers et Orion Berg sur les aspects antitrust). Alvarez & Marshal est intervenu sur les aspects financiers (Thomas Marcorelles, Adrien Coffy et Pierre Ruffin).
Renaissance Luxury Group était conseillé par le cabinet Ashurst (Noam Ankri, Cyrine Abdelmoula et Astrid Hubert-Benoist en restructuring, Muriel Pariente sur les aspects droit social et Michaël Cousin et Marie Florent en droit de la concurrence).
Par Caroline de Bonville