Après le séisme dans le monde du tourisme causé par l’ouverture du redressement judiciaire de Thomas Cook le 1er octobre dernier, les repreneurs du voyagiste sont enfin connus. Le Tribunal de commerce de Nanterre a désigné ce jour onze repreneurs.
Le 23 septembre dernier, Thomas Cook Continental Holdings Ltd, la société mère anglaise de Thomas Cook France annonçait son placement en liquidation judiciaire avec arrêt d’activité. Les conséquences ont alors été immédiates sur ses filiales, notamment sa filiale française qui a été contrainte de se placer sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre qui a ouvert, le 1er octobre dernier, une procédure de redressement judiciaire à l’égard de Thomas Cook France.
Les conséquences sur les voyages en cours des clients de Thomas Cook ont été énormes, certains clients ne pouvant être rapatriés faute de moyen et d’autres empêchés de partir.
Un consortium de onze repreneurs
Pour mémoire, Thomas Cook France exerçait deux activités : une activité de tour operator et une activité d’agences de voyages. Ces deux activités ont fait l’objet d’un appel d’offres lancé par les administrateurs judiciaires de Thomas Cook France dans le cadre du redressement judiciaire avec une date limite de dépôt des offres fixée au 14 novembre. A cette date, plusieurs offres étaient déposées donc notamment celles d’un consortium composé des sociétés Havas Voyages, SN Agences, Navitour Voyages, Charles SAS, Cati et Coach & Travel dont les offres étaient conjointes et indivisibles, qui se positionnait sur une partie des agences de voyages de la société, et celle du management qui envisageait de reprendre une partie des agences de voyages ainsi que l’activité tour opérator de la société.
Le management, n’ayant toutefois pas trouvé le financement nécessaire pour soutenir son offre, s’est désisté.
Dans le cadre du délai d’amélioration des offres, les sociétés Esprit de voyages, ainsi que Servotel Originale, Brocs Voyage et Voyages d’Affaires, Citra Voyages ont rejoint le consortium.
Au total le consortium, ainsi que les sociétés Captain Ferry et Prêt-A-Partir dont les offres étaient complémentaires, ont repris 149 agences, 348 salariés, soit près de 80 % de l’effectif du réseau de distribution et de l’activité Groupes B to C, et proposé un prix de cession de 1 185 500 €, qui ne permettra en revanche pas d’apurer les 218 M€ de passif déclaré. L’activité tour operator de Thomas Cook n’a en revanche pas été reprise.
Les acteurs du dossier
FHB (Hélène Bourbouloux, Charlotte Fort, Henri Locqueville) et Thevenot Partners (Hélène Charpentier) sont intervenus en tant que co-administrateurs judiciaires.
BTSG (Marc Sénéchal) et la SELARL C. Basse (Christophe Basse) sont intervenus en tant que co-mandataires judiciaires.
Eight Advisory (Sari Maalouf, Benoit Melin, Camille Armingaud et Guillaume Coelho) est intervenu en tant que conseil financier de Thomas Cook, aux côtés de Bremond & Associés (Guilhem Bremond, Virginie Verfaillie et Philippe Huntzinger) et Latournerie Wolfrom (Marie-Hélène Tonnelier) sur les aspects juridiques et de VP Strat (Véronique Pernin) sur la communication.
Havas Voyages était conseillé par le cabinet Dentons (Audrey Molina et Gwenaëlle de Girval), Charles SAS était conseillé par Weil Gotschal (Jean-Dominique Daudier de Cassini et Joséphine Maire), Navitour Sainte Claire était conseillé par Michaël Beulque, Coach & Travel était conseillé par le Cabinet Carcreff (Aurélien Baudron), Esprit de Voyages était conseillé par le Cabinet LMT Avocats (Arnaud Bourdon), SN Agences était conseillé par Luc Moreau.
Servotel Originale, Brocs Voyage et Voyages d’Affaires, Citra Voyages était conseillés par le Cabinet Astrup Avocats (Géraldine Astrup).
Par Cyprien de Girval