Accumulant une sous performance des hôtels au regard des standards du marché en raison d’investissements insuffisants les sociétés composant le groupe hôtelier JJW ont été placées en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Paris par jugements du 26 juin 2020, sur demande de résolution de leurs plans de sauvegarde par le commissaire à l’exécution du plan.
Fondé dans les années 1980 par Mohamed Bin Issa Al Jaber, le groupe JJW exploite en France des hôtels par le biais de quatre sociétés, JJW France, Amarante, JJW Luxury Hotels et Median. Après avoir bénéficié d’une procédure de sauvegarde en 2012, les sociétés composant le groupe ont été placées en redressement judiciaire sur résolution des plans de sauvegarde adoptés en 2013, par jugements en date du 26 juin 2020.
Une restructuration en saga
Thevenot Partners, prise en la personne de Christophe Thevenot, a été nommée en qualité d’administrateur judiciaire et Actis Mandataires Judiciaires, prise en la personne de Stéphane-Alexis Martin, a été nommée en qualité de mandataire judiciaire. La période d’observation, initialement fixée à 6 mois, a été prorogée une première fois de trois mois, l’étendant ainsi jusqu’au 26 mars 2021.
Après une tentative de refinancement de son passif qui n’a pas abouti, un appel d’offres a été initié par l’administrateur judiciaire avec une date limite de dépôt des offres fixée au 25 janvier 2021. 120 candidats ont étudié le dossier et 53 offres ont été déposées dans les délais, « ce qui est assez exceptionnel » confie Maître Christophe Thevenot, administrateur judiciaire du groupe hôtelier. Une conférence en ligne fut alors organisée, « afin de faire un travail de pédagogie auprès de l’ensemble des participants » puisqu’il paraissait compliqué de les recevoir un à un.
Rebondissement et nouveau calendrier
Avant l’expiration de la période d’observation, le débiteur a demandé le report de l’examen des offres de cession et la prorogation de la période d’observation pour 6 mois dans le but de pouvoir finaliser et déposer un plan de continuation. Le tribunal a fixé un calendrier afin d’étudier un éventuel plan de continuation, conditionné au paiement de tout le passif postérieur au plus tard le 14 avril. Les sociétés auraient alors jusqu’au 23 avril pour déposer leur plan de continuation qui serait étudié début mai prochain. Enfin, le 28 mai, les offres de reprise seront à nouveau examinées par le tribunal.
Par Caroline de Bonville