Santoni & Associés et Mayer Brown ont annoncé leur alliance, à compter de ce jour, le 6 juillet 2022. Un mouvement important pour celui qui officiait aux côtés d’Allen & Overy depuis de longues années. À cette occasion, le cabinet éponyme rejoint les locaux de Mayer Brown au 10 avenue Hoche, dans le 8ème arrondissement de Paris.
Né il y a un peu plus de 25 ans, le cabinet Santoni & Associés, composé de trois associés, Marc Santoni, Bérangère Rivals et Lionel Lamoure, et de trois collaborateurs, Enzo Faedda, Soleine Gautier et Camille Grangier, est l’un des derniers villages gaulois ayant pu résister aux assauts des grands cabinets internationaux. Sachant nouer des alliances dont seul Marc Santoni a le secret, le cabinet de niche dédié aux restructurations d’entreprises se rapproche du cabinet Mayer Brown, un cabinet réputé en private equity, également actif aux côtés de gros corporate. Pouvant s’appuyer sur 80 avocats dont 30 associés réputés en financement, immobilier, fiscalité, droit social ou encore droit de la concurrence, les avocats restructuring vont pouvoir trouver dans ce partenariat « une réponse à tous nos besoins dans tous les domaines transversaux, au plan national et international » affirme Marc Santoni.
Représentant « une très belle opportunité tant pour Mayer Brown que pour Santoni & Associés » salue Jean-Philippe Lambert, Office Managing Partner de Mayer Brown à Paris, Michael Fiddy, co-responsable de la practice Restructuring mondiale de Mayer Brown se réjouit de l’ « avantage significatif sur le marché » que cette alliance va apporter à la plateforme européenne de Mayer Brown.
Faisant partie des quelques équipes pouvant intervenir tant côté débiteur que créancier ou actionnaire, Marc Santoni est de ces professionnels qui ne laissent personne indifférent. Avocat haut en couleur, épicurien connu pour ses origines corse, doté d’une vraie faconde, il a le plaisir de la relation humaine et des contacts. Apportant beaucoup de sérénité dans les négociations, il s’appuie sur une très bonne compréhension de la mécanique humaine et une maitrise des chiffres qu’il hérite de l’école Borloo. A la fois stratège et tacticien, le redoutable professionnel est récemment intervenu dans plusieurs restructurations d’ampleur. Aussi bien dans les dossiers Partouche, la restructuration de la SNCM, la reprise de Gérard Darel par l’ancienne famille propriétaire, la restructuration du groupe Vivarte, Camaïeu, La Pataterie, Maranatha, IKKS, Bourbon, Aigle Azur, Altead, Europacorp, Courtepaille, Mars film, Corsair, Conforama, NAF NAF, La Halle, Technicolor ou encore Comexposium, les avocats s’illustrent par leur large expérience. En dépit d’une période calme, ils s’attendent à une reprise tendue. Et pour cause, « tous les voyants sont au rouge et la réforme actuelle implique un rôle croissant des conseils » !
A ce titre, si l’innovation apportée par les classes de parties affectées ne va concerner qu’un petit nombre de dossiers, « la directive s’est déjà invitée dans nos réflexions » indique Bérangère Rivals, « y compris sur des dossiers dont les procédures amiables ont pu être ouvertes avant l’entrée en vigueur de la réforme » confirme Lionel Lamoure. Et pour cause, en permettant une prise de contrôle plus facile d’un débiteur par la dette, « la directive d’inspiration anglo-saxonne change les rapports de force. Elle impose aux sponsors de mettre en place de nouvelles documentations pour les nouvelles levée de fonds et peut leur faire craindre une perte de contrôle au premier breach de covenant » prévient Marc Santoni. Et d’une manière générale, si « le contentieux est passé de 10 % à 25 % de notre chiffre d’affaires, il ne semble pas que cela soit prêt de s’arrêter » prévient l’avocat.
Par Cyprien de Girval