Rattaché à la direction générale du Trésor, le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI), composé de 5 rapporteurs sous la supervision de Louis Margueritte, Secrétaire Général, publie son rapport annuel.
Rompu aux procédures préventives et aux procédures collectives, le CIRI joue un rôle prépondérant et est reconnu pour sa réactivité, son professionnalisme et la discrétion de ses équipes. Intervenant auprès d’entreprises de plus de 400 salariés, sur saisine facultative, le CIRI participe à créer un consensus autour de projets de retournement.
Une hausse de près de 50 % du nombre de saisines
Comme l’évoque le rapport annuel, alors que le nombre de saisines était globalement constant sur les cinq dernières années, l’année 2018 a été marquée par une hausse de près de 50 % du nombre de saisines : 42 entreprises représentant plus de 60000 emplois en France ont ainsi saisi le CIRI au cours de cette année.
En revanche, bien que la taille moyenne des entreprises qui saisissent le CIRI reste largement au-dessus du seuil de 400 salariés, cette dernière tend à décroître. Le rapport montre que si elle s’élève aujourd’hui en moyenne à 1444 salariés, elle s’élevait à 2303 salariés en 2017 et 2637 salariés en 2016.
Aussi, compte tenu des dossiers en cours, le CIRI est formellement intervenu en 2018 auprès de 58 entreprises représentant plus de 90000 emplois sur le territoire national (contre 43 entreprises représentant plus de 70000 emplois en 2017).
Sur les 58 entreprises suivies par le CIRI en 2018 : 22 dossiers ont connu une issue positive durant l’année, représentant plus de 40000 emplois préservés, ce qui est le chiffre le plus élevé depuis 5 ans ; 33 dossiers étaient toujours en cours de négociation à fin 2018, représentant environ 48000 emplois ; et 3 dossiers sont entrés en procédure collective sans solution préparée, représentant environ 1300 emplois.
C’est ainsi que, de manière constante depuis 2012, 90 % des dossiers se soldent par un succès. Pour l’année 2018 le taux de succès en nombre de dossiers s’élève à 88 % et à 97 % en le pondérant par le nombre d’emplois en France concernés.
Une implication dans des secteurs variés
Les entreprises suivies par le CIRI appartiennent à des secteurs divers : industrie lourde, automobile, agroalimentaire, technologique, distribution, transport et logistique, services.
De ce point de vue, la répartition des dossiers en 2018 est sensiblement comparable à celle de 2017 à l’exception du secteur agroalimentaire représentant 10 % des dossiers et 12 % des emplois en 2018 contre respectivement 6 et 5 % en 2017. Il y a lieu de noter que, pour la deuxième année consécutive, le secteur de la distribution représente une part significative des emplois concernés (ie 34 % contre 36 % en 2017).
Par ailleurs, le rapport met en exergue le fait que les saisines et interventions enregistrées par le CIRI au cours de l’année sont marquées par la part importante du secteur des services (40 % des dossiers, 31 % des emplois) et de l’industrie (31 % des dossiers, 23 % des emplois).
Une année marquée par le secteur du retail
Cela étant, le retail, qui est touché par « l’évolution des habitudes de consommation et de la démographie urbaine » selon le CIRI, a été particulièrement impacté en 2018. Au cours de cette année, le CIRI a ainsi traité 11 dossiers dans le retail, dont 8 étaient des nouvelles saisines, soit près de 20 % de celles-ci.
Enfin, le mouvement des « gilets jaunes » aurait aggravé la situation de bon nombre de sociétés du secteur, auxquelles l’État a proposé des mesures d’accompagnement.
Par Cyprien de Girval