Les Grands Moulins de Strasbourg, première minoterie d’Alsace et du Grand Est depuis 1865, traverse des difficultés et sollicite pour elle-même et pour sa filiale GMS Meunerie, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal de grande instance de Strasbourg. En cause, un enchaînement de difficultés qui ont placé la trésorerie de l’entreprise dans une situation délicate.
L’entreprise, qui exploite huit moulins en France et deux en Allemagne, avait suspendu sa cotation en bourse la semaine dernière. Hier, la direction a annoncé à ses 400 salariés qu’elle se trouvait en état de cessation des paiements.
Dès 2010, GMS affronte une conjoncture particulièrement difficile pour son activité, avec une guerre des prix et une hausse des cours du blé. Deux ans plus tard, elle est condamnée par l’Autorité de la concurrence à payer une amende de plus de 28 millions d’euros pour sa participation supposée à une entente concurrentielle.
La même année, le groupe se trouve confronté à des difficultés de recouvrement de certaines créances export de la part de l’un de ses partenaires commerciaux en Afrique. De nombreuses facture ne sont pas payées entraînant la rupture des relations commerciales et la perte de 58,7 millions d’euros. A cela s’ajoute la dénonciation d’un concours bancaire en juin 2012, pour 25 millions d’euros.
Le groupe GMS n’est jamais parvenu à se remettre de cette situation, aggravée début 2018 par la chute brutale de l’activité export, en raison notamment de la dévaluation de la livre turque.
Pour se redresser, l’entreprise compte se réorganiser et prévoit d’ores et déjà de céder certains actifs pour financer la période d’observation.
Par Bastien de Breuvand