En France et au Royaume-Uni, les statistiques sur les défaillances d’entreprises mettent en lumière une baisse de ces dernières grâce aux mesures de soutien mises en place par les gouvernements. L’Espagne et le Portugal sont également dans une dynamique baissière mais moins accentuée alors que le phénomène inverse a été observé au Danemark. Quelle est la situation observée chez nos autres voisins ? Zoom sur l’Italie !
À l’image de ses voisins européens, l’Italie a mis en place des mesures d’aide destinées aux entreprises dès mars 2020 telles que (i) le recours au chômage partiel, (ii) la mise en place de moratoires au soutien de la liquidité, (iii) le renforcement du Fonds de garantie des PME et diverses autres mesures simplifiées de crédit et (iv) divers reports de paiement des impositions fiscales et sociales, avec des flexibilités accrues pour les entreprises dont l’activité a été la plus touchée par l’impact de la Covid-19 (secteur du tourisme, activités culturelles, sportives et récréatives, transports, restaurants, …).
De plus, les 16 et 30 mars 2021, l’Italie a reçu deux nouveaux versements de la Commission au titre de l’instrument de financement du chômage partiel « SURE ». Le premier s’élève à 3,87 milliards d’euros tandis que le second à 1,87 milliards d’euros. L’Italie est ainsi la première bénéficiaire de ce dispositif, devant l’Espagne et la Pologne. Ces prêts viendront financer une partie des coûts directement liés aux dépenses du régime de chômage partiel et autres mesures prises face à la crise.
Après avoir mobilisé près de 200 milliards d’euros depuis le début de la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19, l’Italie continue d’aider ses entreprises en débloquant des fonds supplémentaires. Le remboursement des « coûts fixes » pour les PME est prévu avec une série d’exemptions des impôts fonciers ou de la taxe d’occupation du sol public notamment pour les hôteliers et les restaurateurs. Les dispositifs de moratoires sur les prêts bancaires sont également prolongés.
D’après l’agence de notation Cerved, le risque d’insolvabilité devrait augmenter à 6% à la fin 2021 (contre 5,1% fin 2020). Les activités les plus exposées sont le tourisme, le bâtiment et la restauration (avec des pertes de chiffres d’affaires supérieures à 40 points) alors que la pharmacie, l’alimentaire et l’électronique devraient résister et retrouver rapidement leur niveau pré-crise. Le risque varie également selon la taille de l’entreprise en étant plus important pour les microentreprises et près de trois fois moindre pour les grandes. Ces prévisions reposent évidemment en grande partie sur l’hypothèse du succès de la campagne vaccinale.
Lors du second trimestre de l’année 2020, le nombre de faillites d’entreprises d’élevait à 38 067 contre 62 923 en 2019. Le troisième trimestre a également enregistré une baisse mais moins marquée (42 849 faillites en 2020 contre 52 975 en 2019). Globalement et sur l’ensemble de l’année 2020, les défaillances d’entreprises ont chuté d’environ un tiers par rapport à 2019. À l’instar des autres pays européens, ces chiffres sont sans précédent et s’expliquent par les mesures de soutien mises en place par le gouvernement Italien.
L’Italie ne fait donc pas exception et se place dans la même dynamique baissière que ses voisins européens.
Par Caroline de Bonville