Le dentelier My Desseilles, figure de l’industrie de la dentelle de Calais a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer le 6 juin dernier. Une période d’observation de trois mois a été ouverte et un appel d’offres a été lancé.
Sans reprise rapide, c’est un savoir-faire unique qui risque de disparaître
Le dentelier, qui avait été repris en 2016 par le groupe chinois Yongshen dans le cadre d’un redressement judiciaire, emploie aujourd’hui 73 salariés au savoir-faire unique et est considéré comme l’un des fleurons de la dentelle française.
Subissant les difficultés du secteur de la dentelle calaisienne, le coup est dur pour les salariés qui avaient cru au projet de leur actionnaire. Selon certains d’entre eux, ce dernier n’aurait pas tenu les promesses faites en 2016 : investissement de 4 millions d’euros dans de nouvelles machines, création d’une école aux métiers de la dentelle, etc.
My Desseilles utilise aujourd’hui 8 métiers Karl Mayer et 24 métiers Leavers
Crée en 1947 à Calais, Desseilles est en effet l’un des plus anciens créateurs de dentelles Levers et Karl Mayer au monde. Rebaptisée My Desseilles en 2016, l’entreprise est labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » et « Dentelle de Calais-Caudry », gage d’excellence d’une haute-dentelle fabriquée en France dans le respect des règles de l’art. Ce dernier label certifie que la dentelle est fabriquée sur des métiers Leavers, nom de leur fondateur, selon un procédé original d’entrelacements de fils issu d’un savoir-faire bicentenaire. C’est en effet, en 1816 que ces machines à la technologie inédite débarquent sur les côtes du nord de la France apportées de Nottingham par les anglais Webster, Clarke et Bonnington. L’histoire de la dentelle naît alors et c’est ce savoir-faire qu’il faut aujourd’hui sauvegarder.
La SELARL FHB prise en la personne de Benjamin Tamboise a été nommée administrateur judiciaire et la date limite de dépôt des offres a été fixée au 1er juillet 2019 à 18h.
Par Cyprien de Girval