En redressement judiciaire depuis le 2 juin 2020, l’équipementier Frank & Pignard Technology, largement impacté par la crise sanitaire, sort enfin la tête de l’eau. Le tribunal de commerce de Grenoble a, par jugement du 31 juillet 2020, arrêté le plan de cession de ses actifs et activités au profit de la société Bionnassay M&P Technology, président et actionnaire de Frank & Pignard Technology.
Originaire de Haute-Savoie, la société Franck & Pignard est un équipementier emblématique spécialisé le décolletage, l’usinage et la fabrication de composant et de sous-ensembles mécaniques à destination de l’industrie automobile (direction assistée, management des fluides, composants moteurs). Sa clientèle est majoritairement composée d’équipementier automobile du Tier 1 et constructeurs automobiles. Ancienne filiale du groupe automobile Maike Automotive, la société Frank & Pignard est été reprise en 2018 par la société Bionnassay M&P Technology. Elle emploie 371 salariés sur deux sites et a généré un chiffre d’affaires de 46,3 millions d’euros en 2019.
Seulement deux ans après son rachat à la barre du Tribunal de Grenoble dans le cadre de son redressement judiciaire, Frank & Pignard est de nouveau confrontée à des difficultés économiques et financières avec une baisse de plus de 50% de son chiffre d’affaires pendant la crise sanitaire, et s’est vu contrainte de se placer sous la protection du Tribunal de commerce. C’est ainsi que par jugement du 2 juin 2020, le Tribunal de commerce de Grenoble a ouvert une procédure de redressement judiciaire au profit de la société et a désigné l’étude AJUP (Marc Chapon et Vincent Rousseau) en qualité d’administrateur judiciaire et l’étude MJ Alpes (Caroline Jal) en qualité de mandataire judiciaire.
Au 25 juin 2020, date limite de dépôt des offres fixée par le Tribunal, un candidat s’est manifesté auprès des administrateurs judiciaires.
À la lumière de l’ordonnance du 20 mai 2020 par le gouvernement pour favoriser les plans de redressement dans l’industrie pendant la crise sanitaire, la société Bionnassay M&P Technology a choisi de se porter candidate à sa propre succession, en présentant un plan de reprise.
Cette offre qui a obtenu l’autorisation expresse du ministère public, conformément l’article 7 de l’ordonnance précitée, envisageait la reprise de 137 salariés (128 salariés et 9 contrats d’apprentissage) sur les 371 employés en sein de la société moyennant le prix de 2,55 millions d’euros (dont 2,5 millions de stocks et encours).
Une seconde offre déposée hors délai moins de 48 heures avant l’audience, a été examinée par le Tribunal. Formalisée par ACI Groupe, le candidat proposait la reprise de 160 postes au prix de 51.384 € incluant les stocks. En dépit d’un périmètre de reprise social plus important, le Tribunal de commerce a privilégié le sérieux et la solidité de l’offre des actionnaires notamment sur le plan financier, pour assurer le rebond de la société Frank & Pignard Technology et la pérennité des emplois repris.
La société Frank & Pignard était accompagnée par son administrateur judiciaire l’étude AJUP (Marc Chapon et Vincent Rousseau) et son mandataire judiciaire l’étude MJ Alpes (Caroline Jal) en qualité de mandataire judiciaire et a été conseillée par le cabinet Lamartine Avocats (Lionel Hanachowicz et Marie-Alice Lafontaine) sur les aspects juridiques et par KPMG (Guilaume Requin et Caroline Gusciora) pour les aspects financiers.
Le repreneur, Bionnassay M&P Technology était quant à lui représenté par le cabinet Lamy Lexel (Edouard Bertrand et Mohamed Bouzenada).
Par Pauline Vigneron